Que fut le plus grand échec de la bulle des technologies propres qui a éclaté il y a plus d’une décennie ? Solyndra, la société innovante de panneaux solaires qui a fait faillite face à des concurrents à bas prix ? A123 Systems, la startup pionnière du lithium-ion qui a finalement été vendue pour des broutilles à un fabricant chinois de pièces automobiles ?
Controversablement, aucun des deux.
Non, le véritable échec était les biocarburants, qui brûlent encore aujourd’hui dans les moteurs de voitures et de camions à travers les États-Unis. Le maïs éthanol, en particulier, a été présenté comme un moyen de créer des emplois et de soutenir les agriculteurs américains tout en réduisant les émissions de carbone du secteur des transports. Il a accompli les deux premières actions, mais des recherches rigoureuses ont montré que l’éthanol de maïs produit autant ou plus d’émissions réchauffant le climat que le simple fait de brûler de l’essence.
« L’hydrogène risque de répéter les mêmes erreurs, et le plan de l’administration Biden pour des hubs régionaux n’aide pas. »
L’hydrogène présente-t-il les mêmes erreurs que les biocarburants ? C’est ce que laisse penser sa gestion par l’administration Biden. Mais, soyons clairs, l’élément le plus léger de l’univers a potentiellement un avenir brillant. Des industries difficiles à décarboniser comme l’ammoniac et l’acier sont des cibles évidentes, et la production suffisante d’hydrogène pour satisfaire ces secteurs pourrait faire baisser son prix jusqu’au point où il serait logique de l’utiliser ailleurs. Mais tant que cela ne se produit pas, l’hydrogène a peu de chance de devenir aussi commun que l’essence. L’avance des véhicules électriques est presque certainement trop grande pour être surmontée.
Les transports sont une partie clé du programme de hubs à hydrogène de 7 milliards de dollars, mais ils ne sont pas le seul point central. En cela, le gouvernement fédéral semble avoir retenu les leçons de l’ère des biocarburants. Il est toujours là, avec tous les hubs sauf le Heartland qui enquête sur la question, mais l’accent est mis sur le camionnage, le transport maritime et l’aviation, pas sur les trajets domicile-travail. Divers hubs vont enquêter sur l’application de l’hydrogène à la production d’acier et de verre, au raffinage du pétrole, au chauffage des espaces en climat froid, et à la production d’engrais.
Alors, l’hydrogène cherche-t-il un problème à résoudre ? Certes, il y a beaucoup de coups de feu, et un ou plusieurs d’entre eux peuvent faire mouche. Mais il se peut aussi qu’il y en ait trop, ce qui donne l’impression que l’hydrogène est une solution à la recherche d’un problème.
Source : Techcrunch