« Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort », dit-on. Rien ne pourrait être plus vrai selon notre bon vieux Sam Bankman-Fried, ex-CEO de FTX. Lui qui paraissait tranquille relax lors de la quatrième semaine de son procès, vêtu de son grand costume gris et de sa cravate violette, est en réalité au cœur d’un feu de croisade juridique ! Accusé de sept chefs d’inculpation pour fraude et blanchiment d’argent, Bankman-Fried a été la vedette (ou le vilain, c’est à votre choix) devant le tribunal du district sud de New York.
Arrivé au tribunal aux alentours de 9h30, mains jointes devant lui et lançant des hochements de tête à ceux qui croisaient son regard, Bankman-Fried dégageait une sérénité toute olympienne. Il renversait même de temps en temps sa chaise pour faire face à l’arrière du tribunal, lançant des sourires complices à ses avocats.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas parce que « Monsieur Cool » donne l’impression d’une balade dans le parc que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. C’est la deuxième fois que Bankman-Fried s’adresse publiquement à la salle d’audience, après avoir répondu par l’affirmative le premier jour à la question du juge Lewis Kaplan de savoir s’il comprenait qu’il avait le droit de témoigner s’il le voulait.
Mais quand il a fallu répondre aux questions essentielles, « Monsieur Cool » était moins dans son élément.
Certes, il était volubile lorsqu’il répondait aux questions de son avocat de la défense, Mark Cohen. Mais face à Danielle Sassoon, procureure adjointe des États-Unis pour le district sud de New York, sa mémoire lui a fait faux bond et ses réponses étaient plutôt lentes.
L’un des points que Kaplan souhaitait mettre en lumière était la dépendance de Bankman-Fried sur le conseil juridique pour la rédaction des conditions de service et les politiques de conservation des données, y compris l’utilisation de Signal pour partager des communications internes.
«La vision globale» pour ces politiques, a-t-il déclaré, était de retenir les données spécifiques telles que les politiques de connaître son client (KYC), les mandats réglementaires, la conformité et la comptabilité officielle. Et non des éléments comme des balances fausses, sur lesquelles Caroline Ellison a témoigné quelques semaines plus tôt.
La messe semble loin d’être dite pour notre cher Sam. Alors, quand la situation semble lente et paisible, souvenez-vous toujours qu’il y a peut-être une tempête qui gronde en dessous. Ou dans ce cas, peut-être un procès pour fraude… Après tout, comme disent les anglophones, ne jugez pas un livre à sa couverture, ou dans notre cas, un CEO à son costume.
Comme le dit le vieil adage « trop cool pour être vrai ? ». Peut-être devrait-on l’adapter en « trop cool pour être coupable? ».
Source : Techcrunch