Les syndicats sont-ils en train de s’unir contre l’expansion des robotaxis en Californie ? Deux des plus grands groupes opposés à cette expansion travaillent désormais officiellement ensemble. Le Teamsters 856, lié à l’un des syndicats ouvriers les plus anciens aux États-Unis, et Rideshare Drivers United (RDU), un groupe qui défend les travailleurs basés sur les applications, ont annoncé vendredi leur collaboration pour pousser à une meilleure régulation des véhicules autonomes. Mais quels en sont exactement les enjeux ?
Quelles sont les intentions réelles de ce partenariat ? Il ne s’agit pas uniquement de limiter les véhicules autonomes. Cependant, les entreprises de robotaxis, dont Waymo et Cruise, rencontrent de plus en plus d’adversaires et d’alliés à mesure qu’elles se développent. Cruise, soutenu par GM, a notamment dû faire face à des critiques. L’entreprise a interrompu l’ensemble de ses opérations commerciales sans chauffeur pour « reconstruire la confiance du public » après qu’un de ses robotaxis a heurté un piéton. Donc, est-ce que ce nouveau partenariat syndical s’inscrit aussi dans cette logique de sécurité pour tous ?
Les syndicats unissent leurs forces pour une meilleure régulation des véhicules autonomes.
Face à la montée en puissance des robotaxis, les Teamsters et la RDU avancent qu’ils plaideront pour des lois qui améliorent la rémunération et les conditions de travail des chauffeurs de covoiturage. Pourquoi cela ? Parce qu’ils estiment que les véhicules autonomes menacent toute une gamme d’emplois, tels que ceux occupés par des chauffeurs basés sur des applications, des camionneurs, des conducteurs de bus et des travailleurs de l’assainissement.
Peter Finn, vice-président de la région occidentale des Teamsters, a déclaré que leur objectif est de « veiller à ce que la loi sur le transport au niveau de l’État donne aux communautés locales la capacité de prendre des décisions ». Une déclaration qui pose la question : qui devrait être en charge de ces décisions, les élus locaux ou les régulateurs étatiques ?
En direct de l’email envoyé par Hannah Lindow, porte-parole de Cruise, elle précise que « le bilan de sécurité de Cruise sur 5 millions de miles sans conducteur continue de surpasser celui des conducteurs humains comparables ». Mais comment ces déclarations se positionnent-elles par rapport aux préoccupations exprimées par les syndicats ?
Il est vrai que les législateurs californiens sont à la recherche de moyens pour réguler les véhicules autonomes. La semaine dernière, les membres du Conseil de Los Angeles, Traci Park et Bob Blumenfield, ont présenté une motion demandant plus d’informations sur les pouvoirs réglementaires du Conseil dans ce domaine. Ainsi, il semble que la régulation des AV soit un sujet de préoccupation pour de nombreux acteurs en Californie.
Alors, sommes-nous en train de voir naître un mouvement syndical de plus en plus fort contre l’expansion des AV, ou s’agit-il simplement d’un épisode isolé ? Seul l’avenir nous le dira.
Source : Techcrunch