« Qui vit sans folie n’est pas aussi sage qu’il le croit, » dit le grand La Rochefoucauld. De même, semble penser la Maison Blanche en embrassant l’avenir tumultueux de l’intelligence artificielle.
Quelques jours seulement après que le président Joe Biden a dévoilé un décret exécutif audacieux réorientant le gouvernement fédéral en matière de développement de l’IA, la vice-présidente Kamala Harris a annoncé lors du Sommet sur la sécurité de l’IA au Royaume-Uni une demi-douzaine d’initiatives supplémentaires que l’administration s’efforce de mettre en œuvre. Parmi les points forts : la création de l’Institut de sécurité de l’IA des États-Unis, la première publication d’un projet de guide politique sur l’utilisation de l’IA par le gouvernement fédéral et une déclaration sur les applications militaires responsables de cette technologie émergente.
« Tout comme l’IA a le potentiel de faire beaucoup de bien, elle a aussi le potentiel de causer un mal profond », a déclaré Harris lors du sommet.
En conséquence, la vice-présidente a annoncé la semaine dernière que la Maison Blanche, en coopération avec le ministère du Commerce, met en place l’Institut de sécurité de l’IA des États-Unis (US AISI) au sein du NIST. Il sera chargé de créer et de publier tous les directives, tests de référence, meilleures pratiques et autres pour tester et évaluer les systèmes d’IA potentiellement dangereux.
De plus, le Bureau de la gestion et du budget (OMB) doit publier cette semaine pour commentaires publics le premier projet de directives politiques de l’administration sur l’utilisation de l’IA par le gouvernement. Semblable au Blueprint for an AI Bill of Rights sur lequel il se base, le projet de politique définit les mesures que le gouvernement national peut prendre pour « promouvoir une innovation responsable en matière d’IA » tout en garantissant la transparence et en protégeant les travailleurs fédéraux contre une surveillance accrue et un déplacement d’emploi.
Et pour couronner le tout, un hackathon virtuel est lancé pour atténuer les dommages que les escroqueries par téléphone et Internet alimentées par l’IA peuvent infliger. Les participants au hackathon travailleront à construire des modèles d’IA capables de contrer les appels et textos automatisés, en particulier ceux qui ciblent les personnes âgées avec des escroqueries vocales générées.
En conclusion, l’administration Biden-Harris met l’accent sur la sécurité de l’IA, et avec raison. Mais il faut se rappeler que l’IA est comme la mayonnaise sur une poutine : elle peut améliorer le goût ou vous donner une indigestion démentielle. Il ne nous reste plus qu’à espérer que le gouvernement a apporté assez de frites et de fromage pour équilibrer le tout.
Source : Engadget