Est-ce que le futur des réseaux sociaux pourrait être décentralisé? C’est en tout cas ce que pense Mozilla. La société technologique derrière le navigateur Firefox et d’autres applications investit son énergie dans la « fediverse » – une collection de réseaux sociaux décentralisés comme Mastodon qui communiquent entre eux via le protocole ActivityPub. Qu’est-ce que tout cela pourrait signifier pour l’avenir des médias sociaux ?
Au lieu de nous fier à de grands groupes tels que Meta, Snap et Google pour gérer nos réseaux sociaux, Mozilla prétend qu’il est temps d’envisager une approche différente. Les réseaux sociaux d’aujourd’hui sont souvent orientés vers le profit, ce qui peut entraîner une déconnexion entre ce que veulent les utilisateurs et ce que ces réseaux offrent. L’achat de Twitter par Elon Musk, devenu Meta, a accentué cette tendance, en privilégiant la liberté d’expression gérée par une modération basée sur la foule. Effectivement, beaucoup de détracteurs affirment que cette politique a occasionné une augmentation du discours de haine et du contenu toxique sur la plateforme. Alors, quelle pourrait être la solution ?
« Mozilla croit en une nouvelle voie pour les réseaux sociaux »
Mozilla pense avoir trouvé une solution alternative. En tant que filiale d’une organisation à but non lucratif, la technologique est libre de travailler avec une approche collaborative qui prend en compte l’avis de nombreuses voix différentes. Le plan de la société est d’entrer dans la fediverse et d’y apporter des améliorations qui faciliteraient l’expérience des utilisateurs, dans l’espoir de minimiser des problèmes tels que la désinformation et le harcèlement. Mais comment compte-t-elle procéder ?
En mai dernier, Mozilla a lancé une version bêta privée de Mozilla.social, serveur Mastodon qui permettra aux utilisateurs de participer à une nouvelle forme de réseau social. La société travaille également publiquement sur ses efforts sociaux sur GitHub, en utilisant une version modifiée d’Elk comme client web alternatif pour son serveur Mastodon. Cette initiative semble donc assez transparente, mais quels autres projets pourrait-elle avoir en réserve ?
Mozilla semble intéressée par la possibilité de créer des espaces où les utilisateurs peuvent avoir des conversations plus civiles et directes au sein de petites communautés. Cependant, la société a déclaré que la confiance et la sécurité seront les éléments clés de son instance. Mais alors, pourrait-il y avoir un risque que jouer la sécurité à l’extrême rende le produit moins attirant pour les utilisateurs? Est-ce que la modération de Mozilla peut être suffisante pour attirer l’attention des utilisateurs de Twitter ou de Meta ?
Alors que ces questions restent sans réponse pour le moment, il est clair que Mozilla est prête à prendre des risques pour investir dans la fediverse. En soutenant l’idée d’une alternative aux grands réseaux sociaux centralisés, l’entreprise se donne la mission de permettre aux utilisateurs d’avoir un choix et une agence sur la manière dont ils utilisent leur temps en ligne. Mais est-ce que ce pari va payer ?
Source : Techcrunch
