Est-ce que la conquête spatiale justifie des risques et sacrifices humains excessifs? Une enquête de Reuters lève le voile sur une situation inquiétante chez SpaceX, où il apparaît que plus de 600 blessures non déclarées publiquement depuis 2014 témoignent de conditions de travail dangereuses. Pourquoi ces situations n’ont-elles pas été signalées plus tôt ? Sont-elles le résultat d’une course à l’innovation trop pressée?
SpaceX, sous la houlette d’Elon Musk, a-t-elle privilégié la rapidité au détriment de la sécurité? L’enquête révèle des taux de blessures alarmants dans plusieurs installations de la société, bien supérieurs à la moyenne du secteur. Avec un taux de 4,8 injuries pour 100 travailleurs à Brownsville, ou encore 1,8 à Hawthorne, n’y a-t-il pas là un signal d’alerte flagrant sur le bien-être des employés?
Les récits des employés font froid dans le dos : os brisés, coupures profondes, doigts écrasés, brûlures, chocs électriques, plaies graves à la tête… Des incidents qui ont parfois des conséquences dramatiques, comme la cécité ou même le coma. Quelle est la réaction de SpaceX face à ces accidents tragiques ? Les amendes semblent dérisoires au vu des préjudices, est-ce acceptable?
Est-il normal que les ouvriers de SpaceX prennent en charge leur propre sécurité?
Les questions fusent lorsque l’on découvre que la sécurité à SpaceX ressemble parfois à un système D plus qu’à un protocole sérieux. Un ancien responsable décrit une culture où « les travailleurs prennent soin de leur sécurité eux-mêmes ». Peut-on vraiment innover sans les bases fondamentales de la sécurité au travail?
Au-delà des accidents, l’enquête souligne un certain mépris pour le règlement. Les employés sont-ils vraiment incités à ignorer des mesures de sécurité élémentaires, comme les vêtements haute visibilité, sous prétexte que le PDG en a une aversion? Comment la réglementation et les instances de contrôle peuvent-elles agir pour assurer une meilleure protection des travailleurs dans ce secteur de haute technologie?
L’histoire de SpaceX est-elle un révélateur d’un problème plus vaste, celui de l’éthique dans la course technologique et spatiale? Les ambitions martiennes peuvent-elles s’affranchir des considérations humaines et quelle est notre part de responsabilité en tant que société, consommateurs et observateurs?
Source : Engadget
