« Qui a dit que jouer c’était pas sérieux ? Eh bien, demandez à Amazon, qui fait une partie de Tetris avec son personnel ! » C’est avec une légèreté de pinceau que l’on évoque la décision d’Amazon de se séparer de près de 180 de ses joyeux lurons dans sa division jeu vidéo. Les rumeurs courent plus vite qu’un personnage de Temple Run, avec des sources de chez Reuters, Aftermath et Bloomberg témoignant de cette vague de coupes, touchant toute l’équipe de développement de jeux et le personnel travaillant sur Crown, une chaîne Twitch financée par Amazon. Un courriel anonyme aurait même parlé d’un « pivot » de la compagnie pour se focaliser sur des zones plus… lucratives, telles que les jeux gratuits mensuels pour les abonnés Prime.
« Après une première restructuration en avril, nous avons vu qu’il fallait encore plus concentrer nos ressources là où ça pousse ! » aurait écrit Christoph Hartmann, VP d’Amazon Games, dans un émail interne à rendre jaloux un jardinier. « Nos clients, ce qu’ils veulent par-dessus tout, c’est recevoir leurs jeux gratuits tous les mois, donc on affine le tir sur les avantages Prime. » C’est au cours d’une sombre matinée que plusieurs employés ont appris leur sort moins enviable qu’un personnage de Final Fantasy face à un Chocobo en colère.
Parlons maintenant de Crown, cette chaîne Twitch à la sauce Amazon qui, selon The Verge, s’apprête à couper le sifflet de ses animateurs après les licenciements. Crown, c’était un peu la télévision traditionnelle mais en mode gamer, avec des émissions orignales et un soutien publicitaire de la part de mastodontes tels qu’Intel et Progressive. Imaginez un peu, des jeux mobiles transformés en expériences d’arcade à faire pâlir un Space Invader !
Avec le retrait d’Amazon sur Twitch, c’est un peu comme si la couronne venait de tomber de la tête du roi des jeux.
Et pourtant, une enquête de Bloomberg plus tôt dans l’année projetait de l’ombre sur cet empire apparent, suggérant que les métriques de Crown pouvaient être aussi gonflées qu’un ballon de baudruche lors d’un anniversaire. Des « vues fantômes » en veux-tu en voilà, des spectateurs aussi actifs qu’un NPC dans une quête secondaire… Bref, autant dire que le succès semblait moins fulgurant que prévu.
Ces licenciements ne sont que le sommet de l’iceberg d’une restructuration plus large qui aurait également affecté les divisions de streaming et podcast la semaine dernière. Amazon s’est déjà fait éconduire des employés de sa branche jeu en avril, touchant plus de 100 travailleurs. Et depuis l’automne dernier, le colosse du commerce en ligne aurait serré la ceinture de pas moins de 27 000 postes – une tendance de plus en plus courante chez les géants de la tech, qui semblent jouer à qui perdra le plus dans la grande partie de chaises musicales de 2023.
Source : Engadget
