Qu’est-ce qui a bien pu se passer au sein de l’application IRL pour qu’elle devienne le théâtre d’une bataille judiciaire entre les fondateurs et les investisseurs? Les créateurs de l’application IRL, Abraham Shafi et Genrikh Khachatryan, attaquent en justice leurs investisseurs, alléguant une sabotage délibéré de la part de ces derniers. Mais comment une plateforme autrefois prometteuse, parvenue à attirer l’attention de la génération Z se retrouve-t-elle soudain au cœur d’un tel conflit?
Le déclin de Facebook chez les jeunes était-il l’occasion parfaite pour IRL de s’élever dans le monde des réseaux sociaux, ou y avait-il déjà des signes avant-coureurs d’un problème sous-jacent? En pointe, IRL s’imposait en effet comme une alternative d’organisation d’événements pour la génération Z, de plus en plus désintéressée par Facebook. Etait-ce une croissance organique ou une façade cachant des dysfonctionnements internes?
La suspension d’Abraham Shafi en tant que PDG pour enquêter sur des allégations de mauvaise conduite en avril a-t-elle été le début de la fin pour IRL? L’enquête interne dévoilée en juin a révélé une donnée choquante : 95% des 20 millions d’utilisateurs étaient fictifs. Les fondateurs ont-ils été justement évincés, ou serait-ce une manœuvre des investisseurs pour reprendre le contrôle de la situation financière de l’entreprise?
« L’argument des 95% d’utilisateurs fictifs a servi de prétexte aux investisseurs pour fermer l’entreprise et récupérer leur capital. »
La société est dissoute, mais que révèle cette disparition sur les pratiques actuelles de financement des start-ups? Leurs accusations spécifiquement ciblent Chi-Hua Chien de Goodwater Capital, Serena Dayal de SoftBank et Mike Maples de Floodgate, ayant collectivement levé plus de 200 millions de dollars, valorisant IRL à 1,17 milliard de dollars. Est-il pensable que ces puissants financiers aient eu pour objectif la liquidation de l’entreprise pour bénéficier de sa confortable trésorerie?
Etait-ce la chute brutale du nombre d’utilisateurs actifs qui a siglé le sort d’IRL ou bien ce déclin était-il la conséquence d’une mauvaise gestion et d’irrégularités internes? Le board restant nie toutes les allégations portées par les fondateurs, mais le rapport publié souligne des comportements d’utilisateurs suspicieux et la manipulation de données, qui pourraient pointer vers une organisation artificielle de l’activité sur l’application. Peut-on alors ignorer ces signes de comportements inauthentiques?
La SEC enquête-t-elle donc sur IRL car la start-up est un exemple parmi d’autres de métriques potentiellement falsifiées, un problème récurrent dans le monde des startups en quête de financement? D’autres cas antérieurs incluant Bolt ou Frank, où des allégations de fraudes ont mené à des enquêtes de la SEC, pourraient-ils indiquer une tendance troublante dans l’écosystème des jeunes pousses technologiques cherchant à séduire les investisseurs à tout prix? Qu’est-ce que ce drame judiciaire dévoile finalement sur les risques, tant pour les fondateurs que pour les investisseurs, dans cette quête effrénée de croissance et de succès?
Face à ces turbulences, les fondateurs restent stoïques, pointant du doigt la fabrication d’un narratif et la recherche d’un bouc émissaire par les investisseurs pour sauvegarder leur propre image. Mais dans cette bataille de géants, quelle est la part de vérité, et quelle est la leçon à tirer pour l’avenir de l’innovation et de l’investissement technologique? Allons-nous assister à une prise de conscience et à un changement dans les pratiques ou est-ce juste l’épisode d’aujourd’hui d’une série qui se poursuivra indéfiniment?
Source : Techcrunch