« Trois petits tours et puis s’en vont… mais pas pour Juno qui tourne autour de Io à la recherche de ses secrets les plus ardents ! » Commençons notre récit interstellaire en saluant l’engin insatiable de la NASA : Juno. Son « volcanisme » relationnel avec la lune Io de Jupiter lui a permis de nous livrer des images révélatrices – à la limite de l’indiscrétion – des caprices incandescents de notre voisine ardente.
Les élèves de Galilée, Jupiter et ses lunes, semblent avoir trouvé en Io leur boule de feu préférée, la malaxant de leurs forces gravitationnelles pour créer un spectacle pyrotechnique sans pareil. Les récentes observations de Juno offrent une vue privilégiée des poles d’Io encore mystérieux jusqu’à maintenant, dévoilant ainsi les volcans cachés de ce monde en fusion. Par leurs efforts, les scientifiques – tels des paparazzis des cieux – nous dévoilent peu à peu ce que recèle la surface torturée d’Io.
« C’est la forme la plus pure de la découverte, » confie Ashley Davies, de la Jet Propulsion Laboratory, tel un enfant découvrant le fond de la boîte de chocolats galactiques. La dernière recherche qu’il a dirigée publie ces secrets volcaniques dans un journal qui n’a rien d’un tabloïd : Nature Astronomy.
« We can now see the entire elephant. »
L’activité volcanique sur Io ne prend pas de retraite aux poles ; elle reste aussi endiablée que partout ailleurs. Io est une diva capricieuse, avec 266 taches chaudes actives à sa surface. Des images captées par Juno, notamment grâce à l’instrument de détection de chaleur JIRAM, nous offrent un concert de spots chauds aussi bien au nord qu’au sud.
Ces observations volcaniques completent le portrait énigmatique d’Io, mais une question brûlante demeure : cet astre possède-t-il un océan de magma bouillonnant sous sa croûte ou, comme sur Terre, ses entrailles renferment-elles des poches magmatiques plus locales ? « C’est la grande question », rappelle Davies, nous laissant sur notre faim d’énigmes cosmiques.
Bientôt, Juno pourrait nous fournir d’autres pièces à ce puzzle infernal : fin 2023, elle s’approchera à moins de 1500 kilomètres de Io. La Hubble, pour comparaison, est elle à une pétarade de fusée de 332 miles au-dessus de notre tête. Si tout se passe bien, les photos envoyées pourraient bien mettre Io sur le podium des merveilles du système solaire.
Mais Juno devra braver des environnements hostiles, avec des niveaux de radiation capables de lui griller les circuits. « Je suis fasciné par ce lieu. Cet endroit me fait tourner la tête, » avoue Davies. En attendant, on croise les doigts, vaguement inquiets pour notre héroïque sonde spatiale.
Source : Mashable