Comment une grande entreprise comme X, anciennement Twitter et dirigée par Elon Musk, peut-elle se retrouver au cœur d’une controverse juridique sur ses pratiques publicitaires? Quelle est la nature réelle des accusations portées contre X et quel impact cela a-t-il sur sa réputation?
L’affaire débute lorsque Media Matters publie un article controversé, montrant des captures d’écran où des publicités de grandes marques comme IBM, Apple et Oracle sont affichées à côté de contenus haineux. Peut-on imaginer l’effet d’un tel emplacement publicitaire pour ces entreprises? Et quelles ont été les conséquences pour X suite à ces révélations?
Il s’avère que les conséquences ne se sont pas fait attendre. IBM et Apple, conscientes des implications, ont rapidement suspendu leurs campagnes publicitaires sur X. Mais alors, comment une plateforme aussi influente a-t-elle pu laisser une telle situation se produire? Et quel rôle a joué Elon Musk lui-même, alors qu’il semblait endosser des vues antisémites, dans l’évolution de cette situation?
L’article en question a déclenché la colère de Musk, qui a promis une action en justice « thermonucléaire » contre Media Matters. Mais que révèle réellement la plainte déposée, est-elle aussi explosive que Musk l’avait annoncé?
La plainte semble confirmer plutôt que contester les allégations de Media Matters.
L’accusation de diffamation portée par X laisse entendre que les images auraient été « fabriquées » ou « montées » par Media Matters. Mais qu’en est-il vraiment? Peut-on parler de manipulation lorsqu’il est admis que ces publicités ont bel et bien été associées au contenu haineux, bien que seulement deux utilisateurs aient été exposés à ces publicités selon Linda Yaccarino, PDG de X?
Le montage par Media Matters reposait sur l’utilisation d’un compte ancien sans filtre publicitaire, suivant uniquement des comptes haineux et des comptes d’annonceurs. Mais ce cas spécifique est-il représentatif de la situation générale sur X? Est-il si improbable qu’un utilisateur « authentique » soit confronté à de tels contenus publicitaires?
Le fond du problème réside peut-être dans la reconnaissance par X que certains comptes étaient « connus pour produire du contenu extrême et marginal » sans pour autant les démonétiser. Mais alors, pouvons-nous vraiment parler de fraude lorsque la publicité d’annonces à côté de contenu haineux s’est avérée être une réalité, bien que rare?
Il est vrai que la modération de contenu haineux est un défi titanesque. Mais après que Yaccarino ait affirmé que les marques étaient « protégées » de tels risques, peut-on considérer que cette protection est suffisante? Le cas mis en lumière par Media Matters, bien que spécifique, a toutefois poussé de nombreux annonceurs à refuser de courir ce risque. Qu’en est-il réellement de l’impact de l’article de Media Matters sur les décisions des annonceurs?
Les conséquences de l’article de Media Matters semblent s’étendre bien au-delà de l’analyse initiale, touchant des entreprises qui n’étaient même pas mentionnées dans leur reportage. Sommes-nous en droit de nous interroger sur les responsabilités et les mesures prises par X face à ces révélations? Malgré la demande de dommages-intérêts et le procès devant jury réclamés par X, quelle sera l’issue de cette affaire, et quelles leçons pouvons-nous en tirer pour l’avenir de la publicité numérique?
Source : Techcrunch