Est-il juste que les grands investisseurs institutionnels s’emparent de maisons familiales pour transformer les citoyens en locataires à vie, exacerbant ainsi l’économie de rente? De nombreuses startups semblent penser que simplifier ce processus est une idée lucrative. Mais quel est l’impact de ces services sur le marché immobilier?
Des plateformes telles qu’Immo Capital, ayant récemment levé 90,7 millions de dollars, et Bricklane, ayant amassé 6 millions de livres sterling, jouent un rôle clé dans la gestion de portefeuilles immobiliers. Et que dire de Casafari, en Espagne et au Portugal, qui a récolté 20,5 millions de dollars? Qu’est-ce qui attire autant de financements dans ce secteur?
Les startups facilitant l’accumulation de maisons familiales par les géants du capital semblent lever des fonds sans effort. Sont-elles la cause ou la conséquence d’un marché en pleine mutation?
Une société entrante sur ce marché est DoorFeed, dirigée par James Kirimy, un ancien employé d’Uber au Royaume-Uni. Elle a récemment bouclé un tour de financement de 7 millions d’euros mené par Motive Ventures. Mais DoorFeed est-elle simplement une autre entreprise profitant de l’engouement pour le secteur, ou apporte-t-elle quelque chose de fondamentalement nouveau à l’industrie?
Fonctionnellement, DoorFeed propose une plateforme de données et des opérations permettant aux fonds d’investissement de gérer d’énormes portefeuilles d’appartements et de maisons. Est-ce éthique de permettre à ces sociétés de facilement déterminer quelles maisons nécessitent des rénovations énergétiques et ainsi bénéficier de crédits ESG des gouvernements?
DoorFeed se rémunère par des frais de localisation, de gestion des rénovations ainsi que des honoraires de gestion annuelle du patrimoine et des biens. Cela soulève la question: est-il moralement correct de monétiser la transformation de logements en actifs purement financiers?
Et lorsque l’on regarde le marché de manière indépendante, on ne peut s’empêcher de penser que ces entreprises ont trouvé une niche qui ferait rougir même un gestionnaire de fonds spéculatifs. Les investissements dans les « actifs de vie » en Europe ont dépassé toutes les autres classes d’actifs immobiliers avec €10,6 milliards, selon JLL. Quelles sont les implications pour le marché immobilier et pour ceux qui cherchent simplement un toit au-dessus de leur tête?
Source : Techcrunch