« Le progrès, c’est une roue que l’humanité fait tourner en se prenant souvent les pieds dans les rayons. » Alors que Maha Shazhad, à 19 ans, se voyait contrainte de quitter l’université au Pakistan faute de transport sûr et fiable, elle est devenue une vraie bricoleuse du progrès. Éclaboussée par une situation ubuesque, où 85% des femmes pakistanaises sont harcelées dans les transports publics, Maha a fait apparaître, comme par magie, la startup BusCaro, une baguette magique pour les navetteurs en détresse.
Comme une apparition surnaturelle, BusCaro vient de soulever un fabuleux trésor de 1,5 million de dollars en pré-amorçage. Cette licorne naissante, guidée par Orbit Startups, des anges de la mobilité et Wahed Ventures, entend munir les gens de baguettes magiques—enfin, d’une application—pour réserver des voyages sans craindre les trolls et les gobelins des chemins traditionnels.
« Et Abracadabra ! » dirait le magicien, car BusCaro n’est pas un énième sort mal lancé dans l’arène des applications de covoiturage. Non, mesdames et messieurs, c’est un modèle B2B2C où écoles et usines deviennent alliées pour offrir à leurs étudiants et ouvriers des montures commodes et sécurisées, une parade astucieuse pour mettre en adéquation l’offre et la demande tout en gardant les coûts plus bas que terre.
BusCaro lance un sortilège de sécurité et de confort sur les routes pakistanaises.
Le dressage des chauffeurs de BusCaro est digne des meilleures écoles de sorcellerie : vérifications d’antécédents, inspections des véhicules volants (ou plutôt roulants), pistage en temps réel – indispensable pour éviter les détours vers l’infini et au-delà. Pour le bien-être de ses usagers, le grimoire de BusCaro prévoit même un bouton de panique pour alerter illico la confrérie de sécurité de la société.
Ah ! Mais fort est de constater que, depuis son envol en 2022, BusCaro s’est dépliée comme une carte du Maraudeur au-dessus de Karachi, Lahore et Islamabad. La startup, avec sa flotte de plus de 300 véhicules et ses 20 000 prestidigitations journalières, ambitionne de transpercer le voile de la rentabilité d’ici le début de 2024.
Eh oui, avant de s’emparer de sa baguette de fondatrice, Maha a côtoyé d’autres enchanteurs du transport tel Careem, mais celui-ci ne séduisait qu’une faible caste de 2% à 3% des navetteurs. Puis, elle a rejoint Swvl qui, sous l’effet d’un sort inverse, s’est évaporé du pays. À la croisée des chemins, Maha a alors invoqué le premier bus BusCaro. Et nous en voici témoins, la magie opère.
BusCaro, loin de déployer des carrosses dorés et hors de prix pour charmer ses utilisateurs, mise plutôt sur l’invitation de corporations et d’universités; une potion qui réduit à presque rien les coûts d’acquisition des apprentis sorciers – je veux dire les passagers.
Source : Techcrunch