Comme dirait un astéroïde à un autre en passant près de la Terre : « Pardon, tu as l’heure ? Non, car je ne veux surtout pas manquer l’apocalypse ». Eh bien, mes chers lecteurs, craignez moins l’impitoyable apocalypse, car les donneurs d’alerte numériques annonçant la fin des temps pourraient bien devoir se recycler en chroniqueurs météo. Plus rassurant que la promesse d’un vendeur de paratonnerres, le verdict de la science moderne concernant nos visiteurs rocheux est plutôt… disons… céleste!
Oui, il y a ces extravagants astéroïdes, massifs comme des îles et nommément désignés « tueurs de planètes », qui parfois frôlent notre bon vieux quartier terrestre. Mais, alléluia mes frères et sœurs dans les étoiles, les astronomes, tels des vigiles célestes, ont déjà repéré plus de 90% de ces colosses et, pour le siècle qui vient, ils nous promettent monts et merveilles sans le moindre risque de collision.
« Pas de panique, le ciel ne nous tombe pas sur la tête ! »
Chaque année, nos guetteurs célestes au regard perçant débusquent environ 500 roches spatiales de taille honorable, sans pour autant que l’on doive sonner l’alarme. NASA, dans un élan de bravoure galactique, a même testé avec succès une technique pour repousser ces importuns de l’espace. Qui sait, un jour viendra peut-être où nous jouerons au billard avec les astéroïdes menaçants!
Ce burlesque ballet interstellaire nous rappelle que notre passé cosmique est criblé de violence. La croûte terrestre, véritable livre de souvenirs, témoigne des rencontres brutales avec ces intrus féroces qui ne nous apportaient pas des chocolats, mais du feu et des éclats. Les cratères, vestiges de ces rendez-vous houleux, content une époque où nettoyer son jardin impliquait d’ôter des éclats de météorites plutôt que des feuilles mortes.
Dans notre coin de l’univers, les ballets célestes étaient autrement plus engagés autrefois. De petits cailloux cosmiques, meufs et gars du secteur, se rassemblaient, se combinaient et formaient des planetesimals. Certaines de ces unions donnaient naissance à des planètes, d’autres erraient comme des âmes en peine avant de rencontrer Mars, la Terre ou nos moustachus d’amis les comètes.
Nos ancêtres, les cratères, témoignent d’une époque où roucouler sur une plage revenait à jouer à la roulette russe avec des boulets de canon spatiaux. Mais de nos jours, notre quartier a bien changé : la mer est calme et les embouteillages de comètes sont rarement au bulletin d’info de Galactique FM.
Si l’épopée brutale des collisions d’antan dessert encore les romans de science-fiction, aujourd’hui, on range ces événements dans le grenier des souvenirs. Les chutes massives sont devenues aussi rares que les bonnes nouvelles lors d’un bulletin météo. Et quelle angoisse pour nos astronautes trempés jusqu’à l’os sous cette pluie interminable de particules fines qui viennent griller comme des popcorns dans notre atmosphère!
Certes, votre voiture pourrait un jour se faire assaisonner par un astéroïde de taille compacte ou votre ville pourrait revivre un épisode de « Dinosaur Apocalypse » tous les 100 millions d’années. Mais ne nous affolons pas, si des crash tests cosmiques sont à prévoir, ils relèvent plutôt de la surprise party que de l’invitation formelle.
Ainsi, il semble que ces grosses roches qui hantent nos nuits puissent préférer glisser une carte Postale de l’Espace dans notre boîte aux lettres galactique sans sonner ni détruire. En célébration de notre bonne fortune actuelle, levons notre verre à l’absence de ciel gris et de pluies acides, et faisons une ovation silencieuse à cette infinité au-dessus de nos têtes qui, pour le moment, préfère organiser des feux d’artifice plutôt que des funérailles. Voici à vous, mes chers lecteurs, pour qui toute cette affaire de cailloux volants relève plus d’une piñata céleste que d’une apocalypse garantie, et qui savez déjà que la seule chose que nous risquons de voir s’écraser à vitesse grand V… est la connexion Wi-Fi un soir d’éclipse. Asteroider-vous bien !
Source : Mashable