Comment un simple partage d’écran pourrait-il conduire à un procès international? NVIDIA, géant de la technologie, est poursuivi en justice par la société française Valeo, suite à une erreur de partage d’écran commise par l’un de ses ingénieurs, Mohammad Moniruzzaman. Ce dernier, anciennement employé par Valeo, aurait malencontreusement affiché des fichiers de code source de Valeo alors qu’il partageait son écran lors d’une réunion entre les deux entreprises en 2022. Les employés de Valeo ont-ils immédiatement reconnu le code source en question?
NVIDIA et Valeo ont-ils des relations commerciales complexes? Ces entités collaboraient sur une technologie avancée d’aide au stationnement et à la conduite, dont Valeo gérait auparavant le logiciel et le matériel. Cependant, en 2021, NVIDIA a remporté le contrat pour développer ce logiciel d’assistance au stationnement. La question se pose : l’ingénieur de Valeo pouvait-il prévoir que son accès à ses technologies propriétaires lui conférerait une grande valeur auprès de NVIDIA?
« L’ingénieur a-t-il délibérément donné un accès non autorisé à son email personnel pour s’approprier des milliers de fichiers de Valeo? »
Moniruzzaman aurait accordé à son courriel personnel un accès non autorisé au système de Valeo et volé « des dizaines de milliers de fichiers » ainsi que 6 Go de code source peu de temps après. Quelles étaient ses intentions en quittant Valeo avec cette information, avant de rejoindre NVIDIA en tant que cadre pour travailler sur le même projet? Et pourquoi était-il présent à cette conférence vidéo fatale?
Valeo a-t-elle vraiment récupéré des aveux de vol de logiciels par son ancien employé? La police allemande aurait découvert chez Moniruzzaman de la documentation et du matériel appartenant à Valeo. L’ingénieur a-t-il déjà été reconnu coupable d’infraction aux secrets d’affaires par une cour allemande, ce qui l’a conduit à être condamné à payer 14 400 euros (15 750 dollars) en septembre?
Quelles mesures NVIDIA a-t-elle prises en réponse à ces accusations? Dans une lettre datée de juin 2022, les avocats de NVIDIA ont informé le cabinet du plaignant que la société « n’avait aucun intérêt pour le code de Valeo ni ses prétendus secrets commerciaux » et avait pris des mesures concrètes pour protéger les droits de son client. Pourquoi Valeo a-t-elle tout de même intenté un procès plus tôt ce mois-ci, en accusant NVIDIA d’avoir économisé des « millions, voire des centaines de millions, de dollars en coûts de développement »?
Est-ce que cette affaire est une preuve supplémentaire de l’intensification de la concurrence sur le marché de la conduite autonome? En 2017, Waymo a accusé Uber de collusion avec son ancien employé, Anthony Levandowski, pour voler plus de 14 000 fichiers de conception confidentiels et propriétaires. Levandowski a-t-il été condamné à 18 mois de prison pour être ensuite gracié six mois plus tard par l’ancien président Donald Trump?
Source : Engadget
