Quels sont les enjeux cachés derrière la bataille juridique qui oppose Terran Orbital à son ancien CTO, Austin Williams ?
Qu’a donc bien pu faire Austin Williams, cofondateur de Tyvak Nano-Satellite Systems devenu partie intégrante de Terran Orbital depuis 2014, pour se retrouver dans le viseur de son ancienne entreprise ? Comment expliquer que lui et d’autres ingénieurs de haut niveau aient démissionné en novembre 2022 suite à des désaccords manifestes, surtout orientés vers le brassage des méthodes de production ? N’est-ce pas là le signe d’une divergence profonde sur la vision et la stratégie de l’entreprise qui se focalise désormais sur les satellites militaires ?
Terran Orbital reproche à Williams un départ sans préavis conforme à son contrat et une conduite nuisible à la société, allant jusqu’à l’accuser de fraude et de malice. Mais quelle preuve a Terran Orbital à l’appui de ses allégations ? Qu’est-ce qui a motivé la compagnie à lancer de telles accusations et à impliquer jusqu’à cent personnes inconnues ?
« La plainte de Terran Orbital contre M. Williams est sans fondement, et M. Williams a hâte de s’en défendre devant le tribunal », a déclaré l’avocat de Williams à TechCrunch. Terran Orbital n’a pas répondu à la demande de commentaire de TechCrunch.
Est-il courant qu’un peu plus d’un mois après des appels publics pour un changement drastique dans la direction de Terran Orbital, incluant la nomination d’un nouveau PDG à la place de Marc Bell, l’entreprise engage des poursuites judiciaires ? Quel message ces investisseurs, détenant 8,4 % des actions de la société, ont-ils tenté de faire passer à travers leurs lettres ?
Que disent exactement ces lettres envoyées par la faction des cofondateurs et les plaintes concernant des erreurs de leadership, des problèmes de contrôle interne et la chute de la confiance du marché public envers Terran Orbital ? Comment une entreprise avec un carnet de commandes de 2,6 milliards de dollars peut-elle justifier une action en justice contre un exécutif un an après son départ, si ce n’est pour des raisons punitives ou de représailles, malgré les mérites de la plainte ?
Le dernier paragraphe de la plainte met en lumière le refus du conseil d’administration de Terran de rencontrer les investisseurs concernés. Cela ne traduit-il pas une forme d’obstination susceptible de dégrader davantage la valeur des actions et la confiance des acteurs du marché envers l’entreprise ?
Au bout du compte, ne faut-il pas se demander si la réaction de Terran Orbital, par ses allégations et cette poursuite, ne vise pas moins à corriger une faute qu’à lancer un avertissement, voire à instaurer un climat de peur au sein du secteur ?
Source : Techcrunch