« On ne peut pas dire que le net soit un filet de sécurité pour les enfants. » Ah, les méandres de l’Internet, cet univers où l’on peut découvrir la beauté de la voie lactée en deux clics ou apprendre à fabriquer des slime fluo en trois. Mais hélas, quand il s’agit de la sécurité de nos chères têtes blondes, la médaille a son revers. Alors que les polémiques enflent autour de l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes, on apprend que les pontifes de la technologie vont devoir apporter leur cahier de doléances devant la haute cour du Sénat américain. Ainsi, les PDG de Meta, TikTok, Snap, Discord et de la mystérieuse entreprise X vont témoigner sur leur incapacité à protéger les enfants en ligne. Zuckerberg et Zi Chew semblent être de la partie de leur plein gré, tandis que les autres ont reçu une invitation qu’on ne refuse pas : une injonction du Sénat.
Sénateur par-ci, sénateur par-là, Durbin et Graham, nos deux chevaliers des temps modernes, ont sorti le gant de l’indignation pour gifler Snap, Discord et l’entreprise X qui ont d’abord fait les yeux de Chimène devant les assignations à comparaître. Imaginez un peu la scène : les US Marshals débarquant chez Discord pour servir le précieux document. « Monsieur, vous êtes cordialement invité au bal des accusés, tenue de culpabilité exigée ».
« Nous avons bien connu leur réticence à protéger les enfants en ligne. » – Sénateurs Durbin et Graham
La frustration est palpable chez nos sénatoriaux hérauts, qui jugent ces seigneurs de la tech bien hypocrites. Ils convoitent d’une main le pouvoir d’influencer les politiques, de l’autre, ils répugnent à discuter des vrais enjeux. C’est à se demander s’ils n’aimeraient pas recevoir leurs courriers par pigeon voyageur pour mieux les ignorer. Mais trêve de guet apens, sous la pression, les cinq compagnies vont finalement s’incliner devant la volonté populaire. « Les parents et les enfants exigent des mesures », clamèrent en chœur nos preux sénateurs.
Le Comité Judiciaire du Sénat a la protection de la jeunesse en ligne chevillée au corps, votant des projets de loi qui forcerait les plateformes numériques à prendre davantage de responsabilités. Il va sans dire que la transparence de leurs actions est attendue sur la place publique, tout comme un meilleur signalement de l’exploitation sexuelle des mineurs. Le grand bal des dirigeants tech, initialement prévu pour décembre, se tiendra donc le froid jour du 31 janvier 2024, où, dès 10 heures du matin, l’on espère que le givre de l’indifférence fondra sous le feu des questions pressantes.
Source : Engadget