« L’espace, c’est grand. Mais apparemment pas assez pour deux milliardaires et leurs jouets spatiaux ! » C’est un peu ce qui se trame derrière le rideau stellaire d’Amazon, qui, lors d’un coup de théâtre interplanétaire, s’est enfin décidé à faire confiance à SpaceX pour envoyer ses satellites dans la valse céleste. Après avoir snobé l’entreprise de l’omniprésent Elon Musk pour ses premiers contrats de lancement, Amazon a acheté des billets pour trois fusées Falcon 9, histoire de rattraper le temps perdu et de se conformer aux exigences de la Federal Communications Commission (FCC).
Et quoi de mieux pour débuter la soirée qu’une petite danse programmée en 2025 ? D’ici là, Jeff Bezos voudrait bien avoir ses 3 236 satellites en low Earth orbit, en plein twist synchronisé, pour que son Project Kuiper ne se transforme pas en valse solitaire. La moitié de ces petits danseurs doit être prête à cha-cha-cha d’ici 2026, donc l’horloge tourne et Amazon ne veut pas rater la musique.
Seulement voilà, dans sa frénésie, Amazon avait déjà réservé des places VIP chez trois autres agences de voyage stellaire, Arianespace et compagnie, pour envoyer ses satellites prendre l’air. Une addition salée, chiffrée en milliards de dollars, qui a de quoi donner des sueurs froides aux actionnaires d’Amazon, à savoir les Cleveland Bakers et le fonds de pension Teamsters, qui ont flairé l’entourloupe et n’ont pas tardé à porter plainte contre le conseil d’administration.
Amazon a fini par laisser tomber son petit jeu de « chaises musicales spatiales » et a invité SpaceX à rejoindre la fête.
L’accusation pèse lourd : la direction aurait bouclé les accords de lancements en moins de 40 minutes, sans même un coup d’œil en direction de SpaceX. Pourtant, en juillet 2020, quand il a été question des partenaires potentiels, le nom de SpaceX, aussi brillant que des étoiles filantes, n’a même pas été mentionné.
En somme, Amazon jouait à sa propre version de « Cache-cache galactique » et Elon Musk faisait figure d’invisible. Mais tout est bien qui finit bien, même si cette réconciliation des géants de l’espace semble dictée par la pression d’un compte à rebours plutôt que par un désir soudain de camaraderie cosmique. À suivre…
Source : Techcrunch