“Le chiffrement, c’est comme la vodka : c’est utile pour certaines choses, mais pas nécessairement pour tout.” Ah, la confidentialité et la sécurité en ligne, ces éternels sujets capables de rendre même l’utilisateur le plus zen en fervent paranoïaque ! En 2015, lorsqu’on découvrait encore avec stupeur les révélations d’Edward Snowden, Facebook avait décidé de jouer les agents secrets en nous proposant de chiffrer nos courriels grâce à la technologie PGP, plus vieille que la peur d’avoir oublié son mot de passe.
Je me souviens, c’était la bonne vieille époque où nous pouvions encore être impressionnés par des termes comme “Pretty Good Privacy” et croire que nous avions enfin le droit à notre moment James Bond. Les notifications de “likes” et de messages privés arrivaient dans nos boîtes mail telles des missives confidentielles que même votre chat ne pourrait pas espionner.
Mais voilà, huit ans plus tard, ces jours d’espionnage grand public semblent révolus. Facebook a annoncé l’arrêt de ce service de chiffrement, faute de participation populaire suffisante. Lancez donc la marche funèbre, car le PGP de Facebook, ça ne PGP-lus.
Facebook a supprimé son option de chiffrement des e-mails en raison d’un engouement plus bas que la batterie de mon téléphone un vendredi soir.
Ce qu’on peut comprendre après tout. Pourquoi donc convier une technologie presque d’un autre âge alors qu’aujourd’hui, pratiquement tout le monde peut gérer ses notifications directement via l’appli ou le navigateur ? Dites-moi, qui souhaite vraiment recevoir deux fois la notification d’une photo embarrassante partagée sans consentement ?
Certes, j’ai été de ces pionniers qui ont activé l’option, mais comme tout bon utilisateur rationnel, j’ai bien vite désactivé ces notifications par e-mail, rendant le PGP aussi utile qu’un sous-marin avec un écran de soleil.
Pour rajouter une couche d’ironie, sachez que même Phil Zimmermann, le papa du PGP, nous insufflait une certaine lassitude quant à l’utilisation de son bébé… en 2015 déjà. Quand l’inventeur lui-même confesse ne pas utiliser son invention, c’est un peu comme si le cuisinier ne goûtait pas à son plat, n’est-ce pas ?
Ce cher Phil expliquait qu’il ne pouvait pas faire tourner le logiciel nécessaire sur son MacBook. Oui, Symantec a acheté PGP en 2010, et depuis, trouver une version compatible sur iOS relevait de la quête arthurienne. Bonne nouvelle pour les masochistes, GPG Tools existe pour vous faire souffrir joyeusement sur Mac avec du chiffrement.
Quant à moi, je persiste à utiliser le PGP, occasionnellement… très occasionnellement. Si jamais l’envie vous prend de m’embêter avec une missive cryptée, allez-y ! Mais entre nous, ça serait tellement plus simple si ce message était envoyé via Signal ou WhatsApp. Alors adieu, chiffrement des e-mails Facebook, on ne peut pas dire que tu vas laisser un vide crypté dans nos cœurs.
Source : Techcrunch