Pourquoi les entreprises de lancement spatial sont-elles autorisées à mener leurs propres enquêtes sur les accidents? Un récent rapport publié par le Government Accountability Office (GAO) des États-Unis révèle des informations troublantes sur les pratiques d’enquête suivant les échecs de lancement. Comment se fait-il que l’Administration fédérale de l’aviation (FAA), qui est normalement chargée de cette tâche, abandonne presque entièrement le contrôle aux opérateurs privés?
Le GAO indique que sur 49 incidents survenus entre 2000 et 2023, un seul n’a pas été dirigé par l’opérateur lui-même. Est-ce raisonnable de penser que ces entreprises peuvent garder l’objectivité nécessaire pour s’autocritiquer? Quelles sont les conséquences de la confiance placée dans les mains des parties les plus intéressées?
Les responsables de la FAA justifient-ils à bon droit leurs décisions en arguant d’une maîtrise approfondie de la conception des véhicules et de la technologie sous-jacente nécessaire pour mener ces enquêtes? Si ces enquêtes étaient menées par la FAA, prendraient-elles vraiment 10 à 20 fois plus de temps que celles dirigées par les opérateurs?
Faut-il établir des critères plus précis pour déterminer quand la FAA doit reprendre la main?
Le rapport soulève la question: la FAA est-elle suffisamment équipée en ressources pour évaluer l’efficacité de son processus d’enquête qui repose sur les opérateurs? Ne devrait-elle pas développer des critères clairs pour déterminer quels incidents nécessitent une enquête dirigée par l’organisme fédéral?
Quelles sont les mesures prises par les opérateurs pour assurer l’indépendance de leurs enquêtes internes? Les incitations du marché et les exigences des assurances suffisent-elles à garantir l’intégrité du processus d’enquête?
Peut-on vraiment s’assurer que la sûreté est maintenue quand la FAA ne dispose pas de critères permettant d’évaluer l’efficacité des enquêtes menées par les opérateurs, ni de canaux formels pour que ces derniers partagent leurs découvertes avec l’industrie élargie?
Une chose est sûre: sans une évaluation complète de l’efficacité de son processus d’enquête sur les accidents menés par les opérateurs, la FAA peut-elle vraiment garantir que sa supervision de la sécurité atteint les objectifs de l’agence dans un domaine d’importance critique? Sommes-nous alors en présence d’un potentiel conflit d’intérêts qui pourrait compromettre la sécurité des futures missions spatiales?
Source : Techcrunch