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Credits image : Deb Dowd / Unsplash

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L’art de Prime-r dans la défense: Amazon joue la carte du stand-up juridique

« Un algorithm, c’est ce qui fait rire ton téléphone pendant que tu le charges la nuit. » Voilà pour la mise en bouche humoristique. Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos colis avec un logo en forme de sourire. Amazon essaie de livrer un coup de grâce à l’action judiciaire de la Federal Trade Commission (ou FTC pour les intimes), qui semble avoir plus de dents qu’on ne le pensait dans le cadre de leur conflit antitrust. En septembre, le géant du e-commerce a été accusé, ni plus ni moins, de pratiques monopolistiques qui mettent des bâtons dans les roues à ses concurrents et prennent les consommateurs pour des pigeons.

Mais chez Amazon, on a une autre vision des choses. La compagnie contre-attaque en arguant que la FTC n’a apporté aucune preuve béton d’une inflation des prix ou d’un quelconque préjudice pour les chers clients, selon l’évangile selon Bloomberg. Non, non, ces tactiques supposément illégales, comme l’enterrement des résultats de recherche pour les vendeurs infidèles listant leurs produits à meilleur prix ailleurs ou l’obligation subtile d’utiliser le service de livraison maison pour figurer dans le saint des saints Prime, c’est juste de la « concurrence » selon Amazon.

Amazon dit simplement pratiquer une « concurrence de bon sens » qui profite aux consommateurs, contrairement aux appréciations de la FTC.

La vraie perle de l’argumentaire d’Amazon, c’est que ces charmantes manœuvres ne sont que des « pratiques commerciales courantes » qui « profitent aux consommateurs et sont l’essence même de la compétition. » Vous imaginez ? Sans le projet Nessie (un algorithme apparemment moins mignon que la légendaire créature écossaise), qui aurait, selon la FTC, augmenté les prix d’un milliard de dollars entre 2016 et 2018, où irait-on ? Selon Amazon et ses acolytes légaux, la FTC fait fausse route et ne comprend pas les saintes écritures du marché.

L’avocate d’Amazon, Heidi Hubbard, semble vouloir porter l’estocade avec finesse en suggérant que la FTC, dans un élan de folle imagination, suppose « que les efforts d’Amazon pour maintenir des prix bas sur sa plateforme ont miraculeusement gonflé l’étiquette tarifaire de toute l’économie. » On croirait presque à une blague, sauf que la bataille se joue à coup de millions et que, dans cette affaire, seul le tribunal pourra trancher qui a vraiment du répondant dans cet échange piquant entre un titan du commerce en ligne et des gardiens de la concurrence.

Dans ce match de géants à la David contre Goliath (en taille inversée), nous attendons maintenant de voir si la fronde de la FTC trouvera son chemin ou si, à la fin, c’est Amazon qui aura le dernier mot, fidèle à son image de colosse intouchable. Et pour finir en apothéose et dans la joie: chez Amazon, on aime dire que tout est affaire de perception, et pour le coup, ils aimeraient que l’on perçoive cette plainte antitrust comme… Prime-time entertainment! (Sans frais supplémentaires, bien sûr.)

Source : Engadget

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