Quels sont les réels enjeux des modifications apportées par 23andMe à ses conditions d’utilisation? À peine deux jours avant de révéler un piratage impactant les données personnelles et génétiques de près de 7 millions de ses utilisateurs, la compagnie de tests génétiques a mis à jour ses termes de service. Pourquoi cette précipitation? Serait-ce une tentative de limiter les conséquences juridiques d’un tel incident?
Faut-il y voir une manœuvre défensive? Trois avocats spécialisés estiment que ces changements opportunistes et égoïstes viseraient à entraver la capacité des victimes du vol de données à se regrouper pour engager des actions en justice contre 23andMe. Mais quels sont exactement ces changements?
N’est-ce pas là une forme d’entrave à la justice que d’inciter les clients à renoncer à l’arbitrage de masse? Les avocats s’entendent pour dire que les nouvelles dispositions cherchent à dissuader les clients de déposer des réclamations collectives, une manière pour 23andMe de se blinder face à des répercussions plus importantes.
Les modifications des termes de service seraient-elles une stratégie de diversion pour éviter les répercussions juridiques collectives?
N’était-ce pas suffisant que 23andMe intègre déjà dans ses précédentes conditions une clause contraignant ses clients à choisir l’arbitrage plutôt que des procès avec jury ou des recours collectifs? Avec cette tradition de l’arbitrage privé, les critiques soulignent que le processus profite souvent aux entreprises. Certaines recherches indiquent que beaucoup de clients ignorent même avoir renoncé à leur droit constitutionnel de poursuivre une entreprise en justice. Mais que cherche 23andMe avec ces nouvelles restrictions?
Les termes de service révisés interdisent essentiellement aux clients de 23andMe de se joindre pour engager ce processus d’arbitrage obligatoire. Mais quel est l’intérêt sous-jacent pour la compagnie de restreindre autant les demandes d’arbitrage collectif?
Dans quelle mesure ces nouvelles conditions sont-elles avantageuses pour le consommateur? Experts et avocats suggèrent qu’elles réduiraient significativement les chances pour 23andMe de devoir faire face à une vague coûteuse d’arbitrage de masse. Cela traduit-il une certaine peur de la part de 23andMe ou une stratégie de défense légitime?
Evoquant ces changements, le porte-parole de 23andMe soutient qu’ils clarifient le processus d’arbitrage. Néanmoins, les détracteurs estiment qu’ils rendent l’arbitrage forcé tellement complexe que la plupart des consommateurs renoncent tout simplement à cette voie. Est-ce là l’objectif de 23andMe: décourager les clients frustrés et agir impunément?
Les clients de 23andMe disposaient de 30 jours pour rejeter les nouveaux termes de service, mais une certaine confusion demeure concernant l’adresse email à laquelle envoyer l’opposition. Comment cette confusion impacte-t-elle la capacité des clients à se faire entendre, et cela en dit-il long sur les pratiques de la société?
Des victimes ont déjà commencé à agir, ignorant ces clauses et portant leurs cas en justice. Ce faisant, ces dernières contrent explicitement les tentatives de 23andMe d’individualiser les procédures. Cependant, quel futur pour ces actions en justice et pour la sécurité des données génétiques?
Source : Techcrunch