« L’argent n’a pas d’odeur, mais quand la technologie s’en mêle, ça sent parfois le brûlé ! » C’est un peu ce qu’on pourrait dire d’Andreessen Horowitz (A16Z), le géant du capital-risque qui entre dans la danse du lobbying à Washington. Mais pas n’importe comment ! Ils sont prêts à remplir les poches de n’importe quel politicien qui chante les louanges d’un futur technologiquement optimiste. Parce que qui de mieux que nos amis les politiciens pour comprendre la douce symphonie de la Silicon Valley ?
Être un électeur à enjeu unique, ça peut avoir l’air mignon comme un chaton qui découvre un iPad. Mais la réalité est moins « lolcat » et plus « oh non, pas ça ! ». Ben Horowitz nous dépeint cette démarche avec une innocence presque enfantine, mais notre flair de tech-connaisseur sent plutôt l’arôme âcre des riches idéologues déballant leur chéquier pour leur cause, qu’importe le reste des idées du bénéficiaire.
La tech plus importante que les gens ? C’est un peu la mélodie que fredonne A16Z. Leur répertoire comprend des classiques comme « l’intelligence artificielle va élever l’humanité vers un niveau de vie sans précédent ». Donc, être pro-IA, c’est être pro-humanité, n’est-ce pas ? Et si l’IA pouvait améliorer la condition humaine par 100, ne pourrait-on pas pardonner quelques fausses notes politiques à court terme ?
« La techno-avancée justifierait-elle donc des reculs sur le reste ? » s’interroge notre téméraire mélomane du futur.
Imaginez-vous A16Z soutenir un politicien à l’agenda anti-choix ou anti-diversité, juste parce qu’il ne veut pas réguler l’IA ? D’après leur manifeste, tout ce qui n’est pas « innovation technologique » semble être hors de portée de leur radar. Entendez par là : « Nous sommes des électeurs d’un seul enjeu, nous ne jouons pas dans la cour des grands des questions partisanes. »
Mais cette mascarade partisane, ils pourraient la garder pour les soirées costumées ! Le claim de non-partisannisme dans un post de blog, c’est comme dire que ton chat est végétarien parce qu’il mange de l’herbe à chat. Risible, non ? Le débat sur la tech est partout, que ce soit la neutralité du net, la Section 230, TikTok ou les fausses infos sur les réseaux sociaux. Tout ça, c’est aussi politique que de choisir la couleur de sa cravate un jour d’élection.
Et pourtant, le loup se drape d’une toison de mouton, se présentant tel l’avatar de l’empowerment, alors qu’en réalité, il prêche le déréglementisme pro-capital. S’inspirant peut-être d’un dirigeant de la grande époque de l’industrie du tabac des années 60 : « Nous votons sur un seul enjeu, celui de la réglementation désuète qui prive les Américains du plaisir et des bienfaits pour la santé de notre produit naturel, le tabac ».
Sans trop de surprise, la réelle préoccupation d’A16Z, ce n’est pas le peuple. C’est le peuple en tant que concept abstrait qui pourrait un jour être « élevé » par la tech. Les conséquences politiques et les impacts humains de ces actions de lobbying ? Balayés sous le tapis.
Donner sa voix à des politiques pro-déregularisation, ça ne veut pas dire ignorer les autres sujets brûlants comme les droits de vote, les soins reproductifs ou l’éducation. Mais chut, ne parlons pas trop fort des conflits d’intérêts qui se cachent derrière cette magnifique façade technologique. Est-ce qu’une position serait assez répugnante pour qu’ils retirent leur soutien ou est-ce qu’ils sont trop occupés à écouter le doux chant de l’optimisme technologique ?
Ne soyons pas dupe, A16Z mise tout sur la croissance du secteur qu’ils financent, et non sur un idéalisme pro-humanité, mais leur mélodie sonne étrangement anti-people. Ils aiment l’humanité, certes, mais celle que l’on peut qualifier, quantifier et surtout, monétiser.
Sûrement que l’humanité ne manquera pas de dire merci, avec une petite larme de reconnaissance, alors qu’elle entrera dans un âge d’or de la technologie mais aussi, peut-être, dans un âge sombre des politiques civiles et sociales. Vous risquez de perdre votre autonomie corporelle, mais heureusement, vous aurez toujours la blockchain pour pleurer dessus.
Source : Techcrunch