« Si vous pensez que la valeur d’une startup est difficile à saisir, essayez donc de capturer une licorne dansante sur une piste de roller disco! » Voilà une phrase qui pourrait parfaitement illustrer la course folle des valorisations de startups de ces derniers temps, surtout dans les stades avancés. La descente a été raide comme une chute de cryptomonnaie un lundi matin. Des cas comme Klarna, cette superstar du paiement évaporée à la vitesse d’une story Snapchat, ou Getir, qui a vu ses chiffres dégringoler plus vite que la batterie d’un smartphone en fin de journée, sont devenus les emblèmes d’une nouvelle ère de sobriété financière.
À part nos amis Klarna et Getir, il s’avère que le bal des investissements au stade tardif ressemble de plus en plus à un mauvais Tinder : très peu de matchs depuis l’orgie d’investissements de 2021. Alors, comment jauger de la valeur réelle de ces pépites déchues ? Eh bien, on fait comme pour les rumeurs de couloir : on écoute ce que le marché secondaire a à chuchoter. Et attention, le message est aussi subtil qu’une blague de Toto : ces anciennes stars du Nasdaq ne valent plus le papier de leurs dernières estimations.
Par exemple, Chime, cette néobanque qui rêvait d’un premier rendez-vous en bourse en 2021, a vu son charme s’estomper avec une nouvelle évaluation à 6,5 milliards de dollars dans une transaction secondaire, chutant de son piédestal à 25 milliards. Quant à l’échange de cryptomonnaies Kraken, on dit qu’il a été évalué à seulement 1,4 milliard de dollars, une broutille si on le compare à sa dernière ronde de table à 10 milliards. C’est à se demander si leur Tinder est configuré pour montrer uniquement des profils de déçus de la crypto.
On pourrait donc supposer que les montagnes russes des valorisations sont enfin à l’arrêt, clouées au sol par le retour des investisseurs à la raison.
Cette nouvelle sobriété mène à une question presque philosophique : les valorisations en stade tardif ont-elles atteint leur nadir ou ont-elles encore quelques étages à dégringoler dans l’ascenseur économique ? Les signaux du marché semblent indiquer que nous avons peut-être stoppé la chute, avec une fenêtre de l’IPO qui montre quelques signes d’entrebâillement pour 2024 et des marchés publics qui commencent à retrouver des couleurs plus chatoyantes que celles des licornes de 2021.
Une enquête récente auprès d’investisseurs spécialisés dans les secondes chances, heu… les secondaires, suggère que certains parmi eux gardent leur parapluie ouvert, anticipant peut-être encore quelques gouttes de baisse de prix. Comme quoi, en Bourse, comme dans le ciel, il peut toujours y avoir un petit nuage qui traîne.
En fin de compte, cet épisode de frénésie financière suivie d’une gueule de bois pourrait bien être la meilleure chose qui soit arrivée. Après tout, on se souvient toujours mieux des soirées qui se terminent avec un petit mal de tête. C’est un peu comme une piqûre de rappel : la valeur d’une startup, c’est comme l’amour, ça ne se mesure pas au nombre de zéros… dans une bulle !
Source : Techcrunch