Quels sont les pièges cachés dans les systèmes de recommandation de contenu et pourquoi certains parlementaires européens tirent-ils la sonnette d’alarme ?
La « personnalisation » des flux de contenu sur les plateformes majeures grâce au pistage et au profilage des utilisateurs est-elle réellement sans conséquence ? La duplication de contenus polarisants et extrêmes à des fins de rétention ne menace-t-elle pas la cohésion sociale et la santé mentale des individus ?
Ne faut-il pas agir lorsque 17 députés européens appellent à éteindre par défaut les systèmes de recommandation, proposant ainsi une mesure plus stricte que celle adoptée dans le Digital Services Act (DSA) qui, elle, se contente d’exiger des plateformes de plus grande envergure (VLOPs) de fournir au moins un fil d’actualité non basé sur le profilage ?
« Une action décisive de la Commission Européenne est cruciale pour assurer un environnement numérique sûr pour tous. »
Ne sommes-nous pas témoins de l’émergence d’une tendance réglementaire visant à protéger les citoyens, en particulier les mineurs, contre les contenus extrêmes et clivants, surtout quand des expérimentations d’Amnesty sur TikTok exposent les risques liés au suicide et que la propre recherche interne de Meta lie 64% des adhésions à des groupes extrémistes à leurs outils de recommandation ?
La proposition récente de la Coimisiún na Meán en Irlande, qui suggère que les algorithmes de recommandation basés sur le profilage soient désactivés par défaut, est-elle une réponse appropriée à l’agitation civile causée par la désinformation véhiculée par les réseaux sociaux ?
Comment la Commission Européenne peut-elle harmoniser l’action des VLOPs avec l’esprit du DSA, alors que les États membres sont tentés d’imposer des normes nationales potentiellement incompatibles avec les réglementations européennes ?
Ce n’est pas seulement une lutte pour une régulation plus stricte, mais aussi une recherche d’efficacité. Comment les systèmes de recommandation basés sur le profilage pourraient-ils être équilibrés pour limiter les risques sans compromettre la diversité et l’innovation des plateformes ?
En 2024, l’Union Européenne va-t-elle réussir à faire mordre la poussière aux géants du numérique et réaliser les changements tant attendus par les défenseurs des droits numériques ? Peut-être est-il prématuré de trancher, mais une chose est sûre, la machine réglementaire européenne est en marche.
Source : Techcrunch