Comme disait un grand philosophe numérique : « On reconnaît le visage de l’avenir, mais il semble que Rite Aid ait un peu troqué ses lunettes pour un bandeau ». Ça y est, la FTC met un énorme stop-sign à l’aventure de reconnaissance faciale de Rite Aid, banni de jouer à Big Brother avec ses clients pendant cinq p’tites années. Pourquoi ? Eh bien, il semblerait que nos camarades de la chaîne de pharmacies aient égaré un peu de sensibilité, offrant aux passants non pas des sourires gratuits mais des analyses de visage un peu trop intrusives!
Après avoir flirté avec la faillite, Rite Aid va devoir jouer au grand nettoyage et effacer toutes les photos prises à la dérobée par ses caméras de surveillance haute-tech. Ils doivent aussi concocter un programme de sécurité de données aussi solide qu’un coffre-fort de banque pour garantir que les personalités (et les informations personnelles) de leurs clients restent confidentielles.
Mauvaise nouvelle pour les fans de gadgets futuristes, Rite Aid avait instauré en douce des systèmes de reconnaissance faciale depuis 2012. Pas sur Mars ni dans une société secrète, mais juste là, dans environ 200 de leurs boutiques. On apprend aussi que c’était surtout dans les quartiers modestes que ça se passait, comme si c’était moins grave de jouer les yeux indiscrets chez ceux qui comptent leurs sous.
Une technologie qui devait regarder de loin mais qui s’est un peu trop approchée.
Mais quand la FTC commence à froncer les sourcils sur la biometrie qui se balade sans laisser de trace, Rite Aid se trouve vite dans son collimateur. À en croire l’agence gouvernementale, les pauvres clients étaient catalogués dans une « base de données des gens à regarder », et si le système de reconnaissance faciale les confondait avec quelqu’un d’autre, c’était la course-poursuite garantie dans les rayons, accompagnée parfois d’une petite humiliation en bonus.
Et figurez-vous que souvent, le système criait au loup alors qu’il n’y avait pas de loup. Les clients se faisaient alpaguer, fouiller voire expulser du magasin, sous l’oeil médusé des caméras de surveillance (et des autres clients!). Parfois, le scénario s’enflammait même jusqu’à faire venir les forces de l’ordre pour un final explosif.
Chose encore plus croustillante, Rite Aid avait joué la carte de l’omertà, s’assurant bien que ses employés ne pipent mot sur ces facéties technologiques aux clients qui en étaient les cibles involontaires.
Pendant ce temps-là, d’autres villes font carrément la grimace à la reconnaissance faciale, alors que certaines entreprises du secteur, comme Clearview AI, ramassent des procès à la pelle pour leurs abus de vie privée. Même en pleine tourmente, Rite Aid garde son masque et déclare, avec un sourire forcé, que tout va bien et qu’ils ont rangé leurs jouets depuis déjà trois ans.
Source : Techcrunch