« En matière de technologie, si tu ne passes pas au prochain chapitre, tu te retrouves avec un livre fermé! » Ce n’est pas exactement ce que les utilisateurs canadiens de Threads ont voulu lire lorsqu’un vilain bug, tel un marque-page malicieux, a soudainement empêché la lecture et le partage des nouvelles sur l’application. Ce coup du sort rappelle que Meta avait déjà retiré le contenu des éditeurs d’actualités de Facebook et Instagram plus tôt dans l’année, mais que ces mesures ne devaient pas affecter Threads.
Imagine la tête des utilisateurs lorsqu’ils sont tombés sur un message aussi accueillant qu’un ours mal léché : « Les personnes au Canada ne peuvent pas visualiser ce contenu ». Et pourtant, la directive du gouvernement canadien ne s’appliquait pas à Threads. Alors, erreur de programmation ou coup de pression de la part de Meta? Les paris étaient ouverts.
« Les développeurs, ces magiciens qui transforment des bugs en ‘features’ involontaires. »
La situation était assez floue, un peu comme quand on essaie de déchiffrer une notice d’appareil électronique sans lunettes. Les rapports concernant le problème ont commencé à surgir le lundi, et certains utilisateurs étaient toujours dans le brouillard le mardi matin. Les réactions ne se sont pas fait attendre : certains craignant une extension du blocage des contenus d’actualité à Threads.
Un porte-parole de Meta, probablement aussi désarçonné qu’un touriste sans GPS, a tenté de rassurer en affirmant que l’Acte sur les Nouvelles en Ligne du Canada ne s’appliquait pas à Threads, du moins pour l’instant. Tout de même, cette apparition soudaine d’une notification a jeté un froid, poussant à se demander si Meta envisageait éventuellement de bloquer le contenu d’actualité sur Threads également.
Dans le ballet juridique des dernières années, les grands noms de la tech ont tournoyé avec les gouvernements sur la question du paiement pour les nouvelles. En 2021, Facebook a fait la sourde oreille en Australie et Google a menacé de devenir aveugle avant de trouver un terrain d’entente. Ensuite, au Canada, Meta a invoqué l’Acte sur les Nouvelles en Ligne pour commencer à bloquer des contenus, tandis que Google, toujours à contre-courant, a finalement accepté de payer les éditeurs canadiens à hauteur de 100 millions de dollars par an.
Alors que le chef d’Instagram, Adam Mosseri, déclarait plus tôt dans l’année que Threads ne cherchait pas à « amplifier les nouvelles », bloquer le contenu d’actualité sur Threads pourrait se révéler plus problématique que prévu. L’application compte environ 100 millions d’utilisateurs et se positionne comme une alternative potentielle à Twitter. Le blocage des actualités pourrait rendre l’application moins utile pour les utilisateurs et les éditeurs, notamment en termes d’engagement. Un utilisateur nommé Dexter s’est exprimé sans filtre : « Comment Threads peut-il remplacer Twitter si je ne peux même pas cliquer sur une histoire d’actualité au Canada sans être bloqué par Meta? »
Le monde de la tech est plein de surprises, et on dirait que Meta nous a balancé un joli « Thread »-millénaire surprise – à moins que cela ne soit une tentative de « Threads-formation » des règles à leur avantage. Quoi qu’il en soit, les utilisateurs pourraient bien finir par dire « AraThreads » à la plateforme s’ils se retrouvent trop souvent devant des portes closes.
Source : Engadget