« La gravité, c’est pour les pommes – la micromobilité, elle, elle est pour les dur(e)s à cuire ! » Qui aurait cru que les trottinettes et vélos électriques nous mèneraient dans une course folle à Wall Street ? Ce petit conte moderne nous mène aujourd’hui à Micromobility.com, ex-Helbiz, qui a reçu l’équivalent boursier d’un bon vieux STOP, la délistation de la Nasdaq pour avoir joué à l’équilibriste sur les règles de cotation, selon un dossier réglementaire.
Et comme dans toute œuvre digne de ce nom, notre héroïne n’est pas la seule à subir ce sort cruel : Bird, l’autre Don Quichotte des trottoirs publics, s’est également vu montrer la sortie de la piste boursière en septembre dernier.
Pas de chance pour Micromobility.com : dès l’aube de ce mercredi, les coups de marteau résonnent : les actions et les warrants sont suspendus. La cause ? Un cours de l’action timide à moins d’un dollar et une équité des actionnaires un peu trop anémique pour les standards de la Nasdaq.
La micromobilité à la croisée des chemins : après la pente glissante de la cotation, cap vers le marché over-the-counter.
Son action, comme un électron libre, se débat depuis son entrée en bourse, via une fusion avec une société d’acquisition à vocation spécifique en 2021. Et malgré une tentative d’accélération avec un split d’actions inversé, la fusée boursière est vite retombée sur terre. Un deuxième split, prévu pour 2024, est déjà dans les tuyaux, mais il semble qu’il faudra patienter, tant la prochaine réunion est reportée comme un mauvais rendez-vous Tinder.
Qu’à cela ne tienne, Micromobility.com compte s’extirper de ce bourbier en négociant au over-the-counter, marché moins glamour mais où la lumière des projecteurs est moins aveuglante. Bird, son comparse de trottoir, lui a déjà emboîté le pas, non sans avoir dû, auparavant, se séparer de quelques plumes.
Ce n’est pas une boutique physique à SoHo, ou même un site e-commerce rutilant d’e-trottinettes et de gadgets qui semble redresser la balance de Micromobility.com. Les chiffres sont sans pitié : 1,5 million de dollars de revenus pour un déficit net de 9,5 millions, et des passifs qui dépassent largement les actifs. Pas l’idéal pour un road trip financier.
En conclusion, notre Micromobility.com ferme le rideau de la scène Nasdaq sur un cours de $0,44, illustrant une industrie de la micromobilité partagée pris dans la tourmente : de Superpedestrian faisant ses valises jusqu’à Tier Mobility sabrant son effectif. C’est l’heure de lire entre les lignes : même l’asphalte high-tech peut mener à des culs-de-sac économiques!
Source : Techcrunch
