« L’échelle du succès a toujours une case « faillite » qui attend sagement son tour de jeu. » L’oiseau en question aujourd’hui n’est autre que Bird, la start-up américaine qui, après avoir gracieusement plané dans les cieux de la micromobilité, vient d’effectuer un atterrissage pour le moins mouvementé en déclarant faillite sous le chapitre 11. Triste sort pour les trottinettes électriques dont le vol aura été aussi bref que celui d’un poulet en apesanteur.
Bird, c’est cette entreprise qui, fondée en 2017, a déployé ses ailes en distribuant des trottinettes en libre-service, sans que l’on n’ait à se percher sur des bornes spécifiques. Alors que les citadins s’émerveillaient de cette liberté newfound (et oubliaient régulièrement de regarder à gauche ou à droite avant de traverser), Bird s’envola jusqu’à la Bourse via une fusion-absorption en bonne et due SPAC. Mais voilà, le vent de l’enthousiasme a tourné, et les turbulences économiques ont eu raison de l’altitude de l’action, qui a plongé de plus de 2 milliards à un petit 70 millions de dollars. Une chute libre qui a donné le vertige à plus d’un investisseur.
Un vol trop ambitieux peut parfois mener à un crash spectaculaire.
Le PDG et fondateur, Travis VanderZanden, pris la décision de battre en retraite en juin, alors que le titre était délisté de la Bourse de New York en septembre. Entre-temps, au gré des coupes budgétaires, Bird a acquis son rival Spin pour 19 millions de dollars, puis a dû procéder à des licenciements – une histoire de plumes et de gaines qui s’effritent.
Mais tous les œufs de Bird ne sont pas dans le même panier. La société a déclaré vouloir restructurer ses finances sans perturber l’exploitation quotidienne, grâce à un apport financier de 25 millions de dollars pour traverser l’orage judiciaire. L’objectif ? Vendre les actifs au prix fort, et apparemment le nouveau CEO intérimaire, Michael Washinushi, est déterminé à voler aussi près du sol que possible pour éviter la tempête. Il s’est engagé à entreprendre cette métamorphose financière tout en poursuivant la mission de Bird : faire des villes des endroits plus respirables, grâce à la micromobilité.
Certes, les branches canadienne et européenne de la société n’ont pas été prises dans cette bourrasque et continuent leur envol, tous becs dehors. Et tandis que les concurrents semblent tous piquer du nez les uns après les autres, il semblerait que l’année ait été plutôt cruelle pour ces nobles destriers des temps modernes.
Source : Techcrunch