« Parfois, c’est en jouant au chat et à la souris que l’on devient un cyber-pirate… ou que l’on finit dans une souricière ! » Ainsi pourrait-on résumer l’épopée rocambolesque d’Arion Kurtaj, le jeune hacker de 18 ans qui s’est amusé à faire des misères à Rockstar Games. Et quand je dis misères, imaginez-vous qu’il a eu le culot de leaker des images de Grand Theft Auto VI, rien de moins, alors qu’il résidait tranquillement dans un Travelodge – de la haute voltige informatique exécutée avec un Amazon Fire TV Stick, un smartphone, et les incontournables clavier-souris. En résidence sécurisée, le bougre a été repris de justesse par les forces de l’ordre.
Mais la justice britannique a pris une tournure inattendue: diagnostic d’autisme sévère en poche, Arion ne pouvait pas répondre de ses actes comme n’importe quel bandit numérique. La cour a dès lors dû considérer ses actes plutôt que son intention criminelle. Et avec un risque persistant de récidive dans le cybercrime et un comportement passablement turbulent, notre pirate des autoroutes numériques prend la direction de l’asile… version établissement hospitalier spécialisé.
« Un coup de volant judiciaire pour Arion Kurtaj, virevoltant entre hack et internement. »
Rockstar peut bien se plaindre d’un préjudice financier à hauteur de 5 millions de dollars, l’avocat du jeune hacker contre-attaque avec un argument massue : le trailer de GTA 6 a connu un succès fulgurant avec 128 millions de vues. Alors, le hack de trop ou publicité involontaire? Le débat est ouvert, mais la sanctions sont tombées.
Dans l’engrenage judiciaire, on trouve aussi un comparse de Lapsus$, le groupe de hackers international auquel appartient Arion. Âgé de seulement 17 ans, ce complice, anonyme car mineur, a joué avec les gros poissons tels que Nvidia et BT/EE, réclamant même une rançon de 4 millions de dollars. Sa peine? Une order de réhabilitation jeunesse de 18 mois sous haute surveillance, VPN interdit.
Ironie du sort, ces deux lascars sont les premiers du groupe Lapsus$ à être reconnus coupables. Leurs complices, supposés être des ados geeks partagés entre le Royaume-Uni et le Brésil, galopent toujours dans la nature numérique. Le montant de leurs primes pour ces prises de risque? Le mystère reste entier. Ce qui est sûr, c’est que ces jeunes loups de l’informatique ne sont pas prêts de lâcher leur manette de piratage.
Source : Engadget