« Le futur, c’est un peu comme les lunettes : ça dépend toujours de la couleur des verres qu’on porte ! » Ce mois-ci, cela fait dix ans que Google a donné un nouveau regard au monde avec le lancement des Google Glass, qui, pour un bref instant au moins, nous ont fait miroiter un avenir technologiquement augmenté, des plus brillants.
Hélas, la technosphère de la lunette intelligente, ce grand spectacle de la dernière décennie, nous a offert autant de gadins que de génie. Plutôt que des avancées à pas de géant, on a eu droit à une série de petits pas chancelants vers une forme et une fonctionnalité à l’unisson.
Les Google Glass, elles, n’ont jamais vraiment percé, mais ne vous y trompez pas : Google remet le couvert tous les deux ans, histoire de réessayer sa chance. On espère toujours que « cette fois, c’est la bonne ».
L’AR est encore loin de se poser sur le bout de notre nez, et entre temps, nous avons eu droit à un défilé d’appareils plus encombrants les uns que les autres.
Et que dire de la réalité augmentée (AR), reine incontestée… des écrans de smartphone. Magic Leap, Microsoft et Meta ont tous sorti des produits AR aux succès plus ou moins éphémères, et la prochaine Apple Vision Pro va sûrement — quelque part, d’une manière ou d’une autre — changer la donne. Mais réduire ces technologies à la taille de paires de lunettes ordinaires reste un vœu pieux pour le moment.
Prenez les Ray-Ban Meta, par exemple : pas de prétention AR ici, mais un ajustement quasi magique dans le format des lunettes de papa. Elles ressemblent à s’y méprendre aux Snapchat Spectacles, avec une caméra pour capturer la vie en vidéo et partager des lives sur les réseaux sociaux, le tout saupoudré de haut-parleurs discrètement intégrés pour une écoute personnalisée.
Quant aux Echo Frames 3 d’Amazon, elles privilégient l’audio tout en faisant une croix sur le vidéo (soulagement général chez les gardiens de la vie privée, vous pouvez presque les entendre pousser leur ouf collectif). Les haut-parleurs y sont intégrés, judicieusement placés, et offrent une conscience situationnelle inégalée, bien que le son immersif soit… disons, moins que phénoménal.
La qualité sonore, parlons-en, n’est pas vraiment à la hauteur des attentes. Pour une écoute occasionnelle, pourquoi pas, mais ces lunettes ne remplaceront pas de sitôt nos chers écouteurs du quotidien. Côté fonctionnalité, Alexa est le centre d’attention des Echo Frames, vous permettant d’interagir avec l’assistant vocal presque partout où votre téléphone capte un signal.
Choix de styles ? Amazon en propose cinq, pour que chacun trouve monture à son nez. Ils sont personnalisables avec verres de vue, protection contre la lumière bleue ou version solaire. Et la batterie tient, paraît-il, 14 heures en utilisation « modérée », ce qui est plutôt pas mal comparé au design peu inspiré du dock de chargement.
Les Echo Frames pourraient presque faire de l’ombre aux Ray-Ban Meta… si ce n’était leur dock de chargement bien moins élégant que le boîtier pratique des Ray-Ban. Et puis en termes de prix, c’est tentant : pour 30 dollars de moins, on a les lunettes Echo Frames. Pour les indécis, l’offre actuelle d’Amazon à 200 dollars pourrait bien faire pencher la balance. Mais restez aux aguets : les surprises technologiques sont souvent sous nos yeux, et parfois, elles ne sont pas aussi transparentes qu’on pourrait le croire.
Source : Techcrunch