Est-il acceptable pour une entreprise de haute technologie de ne pas respecter ses engagements financiers? C’est la question que soulève le cas de WhiteHat Jr, filiale de Byju’s, actuellement poursuivie en justice par Code.org. Cette organisation à but non lucratif basée aux États-Unis a déposé une plainte devant un tribunal de Californie, alléguant que WhiteHat Jr n’a pas respecté un contrat de licence, en omettant de payer des frais tout en continuant à utiliser la plateforme d’apprentissage de la programmation de Code.org. Mais comment une telle situation a-t-elle pu voir le jour?
WhiteHat Jr, après avoir été acquis par Byju’s pour 300 millions de dollars en 2020, s’est associé à Code.org l’année dernière, en s’engageant à payer 4 millions de dollars sur quatre ans pour utiliser sa plate-forme éducative de codage. Mais pourquoi Code.org a-t-il dû prendre la décision radicale de recourir aux tribunaux?
Face à la poursuite judiciaire, quelle sera la réaction de Byju’s, cette société dont la valeur a chuté drastiquement?
La plainte déposée récemment accuse WhiteHat Jr de ne pas avoir honoré ses engagements de paiement tout en profitant de ses cours de programmation. N’est-ce pas là une contradiction flagrante entre les principes éducatifs promus et les pratiques commerciales réelles? En effet, bien que WhiteHat Jr ait versé les frais de licence pour 2022, la société a par la suite informé Code.org de son incapacité à effectuer les paiements restants, selon le calendrier initialement convenu. Ne devrait-il pas y avoir un alignement entre les messages prêchés et les actes?
Le litige souligne-t-il des enjeux plus profonds au sein de Byju’s, bien au-delà des querelles contractuelles? La poursuite est la dernière d’une série de mésaventures pour Byju’s depuis son acquisition de WhiteHat Jr, s’ajoutant aux problèmes existants que la société a rencontrés depuis l’achat. Byju’s, évaluée à 22 milliards de dollars en début 2022, fait face à des critiques pour des retards prolongés dans le dépôt de ses comptes financiers et des problèmes de gouvernance. Mais que disent ces turbulences des réalités sous-jacentes de l’industrie de la technologie éducative?
Confronté à ces problèmes croissants, Prosus, un investisseur influent de Byju’s, a récemment révisé à la baisse la valorisation de la startup à moins de 3 milliards de dollars. Cette situation met-elle en lumière les défis et la volatilité du secteur de l’edtech? Autrement dit, cette affaire pourrait-elle être le reflet d’une bulle éducative sur le point d’éclater?
Finalement, nous nous trouvons devant une question essentielle : jusqu’à quel point les différends contractuels et les valeurs fluctuantes traduisent-ils des problématiques systémiques au sein de l’industrie de l’edtech, et que signifie réellement ‘innover’ dans ce contexte?
Source : Techcrunch