« Dans l’espace, personne ne vous entend crier… sauf si c’est pour annoncer une collaboration russo-américaine sur l’ISS! » Alors que les relations Terrestres entre la Russie et les États-Unis pourraient faire penser à un vieux film de science-fiction, il y a toujours un secteur où les deux puissances partagent le même vaisseau : l’envoi d’équipages vers la Station Spatiale Internationale (ISS). Comme deux colocataires qui se disputent la télécommande mais s’accordent sur la nécessité de payer le loyer, Roscosmos et la NASA vont poursuivre leur partenariat pour des « vols croisés » jusqu’à 2025 inclus.
Ces vols croisés, c’est un peu l’auberge espagnole de l’espace : chacun apporte sa petite touche nationale dans un joyeux mélange stellaire. Roscosmos tient à ce que, même en cas de vaisselle non faite, un de ses membres squatte la section russe de l’ISS, pendant qu’un représentant de la NASA continuera de flotter côté américain. L’agence spatiale russe affirme que cette décision vient avec l’amour du travail bien fait et « pour maintenir la fiabilité de l’ISS dans son ensemble ». Lancée en 1998, l’ISS représente un peu la coloc post-Guerre Froide où l’on a décidé d’enterrer la hache de guerre… ou plutôt le satellite-espion.
L’ISS : cette coloc spatiale qui dure malgré les prises de tête Terrestres!
Ainsi, bien que la NASA ait balisé son territoire jusqu’en 2030, laissant entendre que la Russie pouvait commencer à emballer ses cosmonautes, l’annonce d’avril 2023, comme une bonne série Netflix, réserve son lot de rebondissements. La Russie fera donc partie des épisodes jusqu’en 2028, et la directrice générale de Roscosmos, Yuri Borisov, semble avoir oublié ses plans de déménagement « après 2024 », pour le développement d’une station spatiale Made in Russia. La NASA, quant à elle, avait déjà anticipé un éventuel déménagement russe, et étudiait les stratégies, allant de la relocalisation d’astronautes à comment garder le contrôle de l’ISS si d’aventure la Russie décidait de partir avec ses propulseurs sous le bras.
Les cours de langue en apesanteur ont donc encore de beaux jours devant eux, et l’ISS se perpétue comme un petit havre de paix glissant silencieusement au-dessus de nos querelles nationales. Qui sait, l’esprit de collaboration pourrait peut-être s’étendre aussi sur Terre… En attendant, préparez votre meilleur anglais stellaire, car il semblerait que cette colocation intergalactique nous réserve encore quelques saisons interstellaires d’amitié forcée avant de couper le générique.
Source : Engadget