« On ne traverse pas un grand lac avec des petites jambes. » Proverbe russe, ou bien un rappel pour ne jamais sous-estimer les défis de la tech… et ceux de gouverner un pays. Parlons de quelqu’un dont les jambes dépassent largement les critères de longueur habituels : Sanna Marin, ex-Premier ministre finlandaise. Elle fait désormais des pirouettes entre la politique et la sphère tech comme une pro du patinage artistique.
Enième rappel aux fins de biographie, Marin est devenue célèbre bien au-delà des terres enneigées pour avoir été vue en train de faire la fête, mais a capté l’attention pour bien plus. Son coup d’éclat ? Pousser la Finlande dans les bras de l’OTAN pour protéger son bout de terre contre l’ours russe, qui a la fâcheuse habitude d’inviter ses tanks chez le voisin ukrainien sans même sonner à la porte. Sorite du terrain politique, elle jongle maintenant entre un poste au Tony Blair Institute et la préparation d’une startup, une sorte de combo tech-étatique qui intrigue autant qu’il inspire.
Durant notre rencontre à Slush, un événement où la tech brille plus que les aurores boréales, elle n’a pas exclu un come-back politique. On papote davantage, cependant, de la Russie et de son envie de coloniser, du manque de confiance des femmes en leurs super-pouvoirs de leadership, et du grand débat autour de l’IA : sa promesse et ses périls. Ah, l’IA… c’est un peu comme la météo en Finlande : prometteuse mais pouvant vite se retourner contre nous.
En matière de tech et de politique, l’essentiel est de ne jamais prendre les choses à la légère, car même sous un ciel bleu, le vent peut tourner vite.
Si vous vous demandez ce que cela fait de devenir Premier ministre à 34 ans, Marin vous dira que l’on apprend sur le tas. Pour elle, il est crucial que le monde s’ouvre à plus de dirigeantes. Cependant, au café des ambitions et des plafonds de verre, elle nous invite à boire un grand coup du « crois en toi » et rappelle aux femmes d’embrasser l’incertitude avec autant de panache que leurs homologues masculins.
Frapper à la porte de la mélancolie, Marin revient sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie. C’était à prévoir, selon elle. Elle tire de cette expérience une leçon : l’Occident doit se débarrasser de sa naïveté vis-à-vis des régimes autoritaires, car pour certains, les liens économiques ne suffisent pas à dissuader une bonne vieille invasion. Cela dit, elle demeure optimiste pour sa terre, engagée dans un bras de fer éducatif et technologique avec pour armure son PIB ventripotent dédié à la R&D.
Quant à la régulation de l’IA et la danse des puces électroniques avec nos amis chinois, Marin n’hésite pas à exprimer ses inquiétudes. Elle préconise la coopération entre les législateurs et les techno-mages pour que l’IA nous porte vers un futur radieux plutôt qu’à notre propre perte. Elle rêve d’une symbiose où le progrès nous servirait sans nous asservir.
En somme, elle jongle entre parentalité revisitée et tech, avec pour objectif ultime de garder un œil sur le globe tout en offrant de la tendresse aux dalles d’ordinateur et aux bouchées de bébé. Sans conteste, Sanna Marin est une touche-à-tout qui veut toujours changer le monde, et si elle décide de retourner dans l’arène politique… eh bien, cela ne serait qu’une porte de plus qu’elle choisirait de rouvrir.
Source : Techcrunch