« Qui n’a jamais rencontré une demi-douzaine d’engins de recherche pour une bouchée de pain ? » Ah, Google, ce titan numérique que même Hercule aurait du mal à déloger de sa place tout en haut de l’Olympe de l’internet. Mais les graines de la rébellion sont semées, et il semble qu’un nouvel acteur nommé Perplexity AI ait trouvé l’engrais parfait pour faire germer son petit coin de paradis dans cette terre monopolisée.
Perplexity, qui a vu le jour à peine l’année dernière, a surpris le cercle tech en faisant pleuvoir pas moins de 70 millions de billets verts lors d’un tour de financement mené par IVP, avec, cerise sur le gâteau, un investissement de l’oracle d’Amazon lui-même, Jeff Bezos. Malgré une valorisation qui pourrait faire sourire un Google – 520 millions de dollars post-argent – il y a de quoi faire pâlir bien des néophytes.
Fondé par des cerveaux bien câblés en IA et moteurs de recherche, Perplexity a remis au goût du jour la vieille question « Qu’y a-t-il dans une recherche? » par le biais d’une interface chatbot qui sert vos réponses avec références et tout le tintouin. « Do you burn calories while sleeping? » – une question brûlante pour certains, naturellement solvable par Perplexity sans même se lever du lit.
Perplexity bouscule l’ordre établi avec son interface chatbot, son IA maison et son modèle d’affaires encore à l’épreuve des clics et des claviers.
Le côté Pro de la force, c’est de bazarder Google au profit d’une ribambelle de modèles IA (Gemini, Mistral 7Bl, Claude 2.1 et le fameux GPT-4) pour la modique somme de 20$ mensuels. Mais que dire de plus ? Si ce n’est que le ramage de Perplexity ressemble étrangement au plumage des géants déjà prêts au combat, à l’image de Bard de Google ou Copilot de Microsoft.
N’en déplaise à la concurrence, Perplexity joue la carte de l’originalité en misant sur une navigation entre papiers académiques et sujets tendance. Une différenciation suffisante pour lui éviter un enterrement dans les sables mouvants de la redondance technologique ? Peut-être. Mais il faudra pour cela que les ambitions de Perplexity dépassent la simple recherche car, mine de rien, entraîner des IA de génération langage, ça coûte un bras – et pas en calories.
Et comme une pièce de théâtre ne serait pas complète sans son lot de complications, Perplexity doit aussi jongler avec les craintes de désinformation et les défis du droit d’auteur. On leur reproche déjà de s’adonner au copier-coller de contenu à l’insu de leur plein gré. Le tout sans parler de la « générosité » du modèle d’affaire qui reste pour certains une énigme Einsteinienne.
Alors que la technologie générée par IA est déja perçue comme un vampire aspirant le contenu, les lecteurs et les recettes publicitaires, Perplexity, lui, semble voir la taverne à moitié pleine. Pour eux, le futur, c’est l’autosuffisance informationnelle sans jamais quitter leur plateforme. Reste à savoir si leur ambition saura s’épanouir dans le jardin protégé des géants technologiques. En termes d’investissements, ils ne manquent pas de graines avec plus de 100 millions levés pour faire grandir leur équipe et leurs fonctionnalités.
En définitive, Perplexity a peut-être le potentiel de renouveler nos matinées de recherche avec une tasse de café à la main. Mais attention à ne pas le boire trop vite, la route vers le succès pourrait bien être semée de grumeaux à dissoudre – et c’est encore nous qui risquons d’avoir des palpitations.
Source : Techcrunch