« Dans l’espace, personne ne vous entendra tweeter » – une devise moderne pour la dernière frasque de SpaceX? Voilà que la justice a décidé de mettre son nez à la fusée : le National Labor Relations Board (NLRB), tel un chevalier blanc des temps réglementaires, a porté plainte contre l’entreprise spatiale pour avoir viré huit collaborateurs. Leur faute ? Avoir rédigé une lettre critiquant le roi des gazouillis, Elon Musk, pour ses distractions et ses embarrassantes pitreries numériques. Selon les dires, SpaceX aurait ainsi commis un acte répréhensible en mettant à la porte ces pauvres âmes juste parce qu’elles ont exercé leur droit sacré de chi… chuchoter entre collègues.
Les tweets intempestifs d’Elon sur X avant son achat ont été la goutte d’eau cosmique qui a fait déborder la fusée. On parle là du genre de blagues grivoises qui ferait rougir un extraterrestre ! Les employés ne demandaient qu’une chose : que les hauts dirigeants soient tenus pour responsables de leurs actions et condamnent les comportements nuisibles. Rien que ça !
Quand vos blagues sur les réseaux sociaux décollent plus vite que vos fusées.
Imaginez le tableau : nos courageux employés lancent une sorte de manifeste intersidéral en interne. Il n’aura fallu que quelques heures avant que la présidente de SpaceX, Gwynne Shotwell, ne leur tombe dessus plus vite qu’une météorite en leur signifiant de couper le canal de communication, non sans une touche d’ironie cosmique. Le résultat fut sans appel : cinq licenciés du jour au lendemain, et quatre autres éjectés de la navette au cours des mois suivants. Paige Holland-Thielen, une des ex-employées, a même lancé une sorte de signal de détresse au New York Times en disant : « Chez SpaceX, les fusées sont réutilisables mais pas les employés. »
L’affaire, comme un satellite en orbite, prendra son temps pour retomber sur terre. Le jugement est attendu pour le 5 mars, à moins que SpaceX ne choisisse une approche plus pacifiste et ne règle l’affaire avant. Si le NLRB trouve les plaintes valables, SpaceX devra réengager les employés et sortir le carnet de chèques pour l’arriéré de salaire dû. Mais comme pour toute odyssée spatiale qui se respecte, il y aura probablement des rebondissements et des appels avant le chapitre final.
Pendant ce temps, Musk continue son ballet judiciaire avec le NLRB, un spectacle qui s’étend sur plusieurs de ses compagnies. Que ce soit pour des conflits sur des politiques de retour au bureau ou des représailles envers des unionistes, Elon semble avoir un abonnement aux procès du NLRB. En s’attaquant à des mastodontes de l’industrie automobile et maintenant spatiale, le NLRB ne fait pas de quartier, mais un jour peut-être que la justice fera « Musk », quoi!
Source : Engadget