« Un Snap par jour éloigne l’avocat pour toujours… sauf dans ce cas-ci, apparemment ! »
Accrochez vos ceintures et déguisez votre fentanyl en confetti, car Snapchat vient de se faire taper sur les doigts par la justice de Los Angeles, qui a décidé qu’une plainte pour overdose de jeunes utilisateurs pourrait poursuivre sa route sinueuse au tribunal. Un groupe de familles aux cœurs brisés a pointé du doigt le réseau social pour sa prétendue facilitation de ventes de substances illicites, rendant la pilule (ou plutôt le comprimé de fentanyl) dure à avaler pour les défenseurs de l’app de la petite fantôme.
Les familles engagées dans cette lutte judiciaire sont armées jusqu’aux dents par le Social Media Victims Law Center, des avocats dont le hobby favori est de pourchasser les géants des réseaux sociaux jusqu’à les rendre « légalement responsables des dommages infligés à leurs utilisateurs vulnérables ». Parce que oui, disparaître après lecture, c’est bien pratique, sauf quand on parle de dealers et de mineurs… hélas, pas de magie là-dedans !
Section 230 ou pas, Snap ne semble pas avoir réussi à faire disparaître cette affaire.
Le dîner de famille qui a suivi n’était sûrement pas des plus agréables pour les dirigeants de Snap. On leur reproche en effet de savoir depuis un petit moment déjà que leur application était devenue, en quelque sorte, l’antre virtuel d’un marché noir où des méchants vendeurs pouvaient cibler de pauvres innocents en herbe. « Mais non ! » s’insurge un porte-parole de Snapchat, « On lutte avec acharnement contre ces horreurs, et vos accusations, c’est du flan juridique et factuel ! »
Le juge Lawrence Riff, adeptement insensible au charme éphémère des snaps, a balayé du revers de la main les tentatives de la défense de faire disparaître l’affaire à la manière d’un message fantomatique. Au grand dam de Snapchat, le bon vieux bouclier de l’infaillibilité d’Internet, la fameuse Section 230, n’a pas fonctionné cette fois-ci comme prévu.
Et bien qu’il ait annulé quelques chefs d’accusation, le juge n’a pas autant ménagé Snapchat pour les plus de dix autres, y compris de négligence et de mort injuste. Il a plongé dans la pertinence de la Section 230 dans cette affaire, mais n’a pas précipité la conclusion que ladite loi protégerait de droit le géant du snap. Alors que ça chauffe dans les prétoires, cette affaire est encore loin d’avoir délivré son snap final.
Ce cas est à marquer d’une pierre blanche (ou bleue et jaune, couleurs de Snapchat), car il s’inscrit dans un tourbillon de décisions où un juge choisit de ne pas écarter une plainte malgré le bouclier habituellement robuste de la section 230. Une affaire à suivre comme votre série préférée, mais en moins drôle et avec plus de termes légaux. On dirait que la justice vient de passer l’app en mode « vue sans filtre »!
Source : Techcrunch