« Je suis sûr que ma prose est originale… enfin, à peu près ! ». On peut presque entendre les auteurs non-fictionnels gronder sous leur stylo alors qu’ils engagent des poursuites contre OpenAI et Microsoft. Ces derniers se retrouvent au cœur d’un débat juridique passionnel pour avoir, prétendument, nourri leur technologie d’IA générative avec le fruit défendu de la propriété intellectuelle d’autrui. Cela a inspiré davantage d’écrivains, incluant les journalistes Nicholas A. Basbanes et Nicholas Gage, à poursuivre les entreprises en justice pour « vol massif et délibéré d’œuvres protégées par le droit d’auteur ».
Pourquoi tant d’anxiété chez ces scribes de la vérité ? Parce qu’eux, avec leur « capital limité pour financer leurs recherches », doivent souvent tout miser sur leurs propres deniers pour financer leurs projets. Pendant ce temps, nos deux compères technologiques disposent « d’un accès facile à des milliards de capitaux » et ont, selon les plaignants, « simplement volé » leurs travaux « pour construire une autre industrie commerciale valant des milliards de dollars ». Il y a, semble-t-il, un net déséquilibre entre les David de la plume et les Goliath du code.
« Il semblerait que dans cette bataille, les écrivains n’aient pas leur mot à dire. »
Basbanes et Gage, ces preux chevaliers de l’écrit, entendent se faire les représentants d’une classe d’écrivains dont les travaux ont été « pillés de façon systématique » par les défenseurs des algorithmes. Ils réclament la bagatelle de 150 000 dollars par œuvre violée, rien que ça ! En plus, ils souhaitent une injonction permanente pour que cette « vilaine habitude » cesse une bonne fois pour toutes. Basbanes est décrit comme une « autorité renommée sur l’histoire des livres et de la culture du livre » tandis que Gage a travaillé pour de « grands » journaux tels que « The Times » et « The Wall Street Journal ».
De l’autre côté de la barrière numérique, OpenAI ne sait plus où donner de la tête avec une liste croissante de poursuites intentées par des créatifs, allant de George R.R. Martin à John Grisham en passant par Jodi Picoult. En décembre 2023, c’est « The New York Times » qui s’est joint à la bataille légale en portant plainte contre les mêmes acteurs pour formatage d’IA à partir de leurs articles. Une source chez OpenAI avait à l’époque affirmé que des « conversations productives » avaient lieu, et que la plainte était inattendue.
Peut-être que la saga juridique entre les haters de copier-coller et les moguls de la Silicon Valley deviendra le prochain best-seller. Mais restons prudents – après tout, copier c’est mal vu, à moins qu’il ne s’agisse de copier sur soi-même, tel le serpent qui se mord la queue !
Source : Engadget