« L’intelligence artificielle, c’est comme le papier toilette : quand ça manque, c’est la panique, mais bien dosé, c’est tout un art ! ». Octobre dernier, Box – pas le rangement mais la boîte tech – déballe une stratégie tarifaire à la papa pour ses fonctionnalités généreuses en IA : un système au forfait ? Trop simple. Box mise sur un modèle de consommation inédit, où chaque utilisateur se voit attribuer 20 crédits mensuels, valables pour n’importe quel nombre de tâches d’IA, chacune valant un point. Finis les crédits ? Piochez donc dans le pot commun de l’entreprise, un joli magot de 2 000 crédits supplémentaires. Et si vous crevez le plafond, une petite causette avec le commercial s’impose pour recharger votre compte.
Naviguant sur la nouvelle vague de l’AI, le CEO de Box, Aaron Levie, décrit cette tactique comme une façon de facturer selon l’usage, reconnaissant au passage que certains usagers sont plus gourmands que d’autres. Et puis, pendons donc compte du coût de l’utilisation de l’API OpenAI, le gros cerveau de l’opération.
« Box opte pour une approche de tarification basée sur la consommation, tandis que Microsoft mise sur un abonnement mensuel classique en plus de l’Office 365. »
Tandis qu’à une table ronde sur l’impact de l’IA générative sur les entreprises de SaaS lors du Web Summit de novembre, Christine Spang, la co-fondatrice et CTO de Nylas, et Manny Medina, le CEO d’Outreach, ont échangé autour des défis que représente l’intégration de ces fonctionnalités pour les sociétés SaaS.
Spang chante les louanges de cette IA génératrice, admettant que malgré les rumeurs exagérées sur son compte, c’est une grande avancée. Elle souligne que l’astuce sera de tisser ces nouvelles techs avec les produits existants pour créer de vraies valeurs dans des cas d’usage divers et variés. « L’IA, ce n’est pas seulement une question de hype, mais de trouver comment elle peut nous brancher à d’autres systèmes et applications », s’exclame-t-elle presque poétiquement.
Pendant ce temps, Microsoft a choisi de rester dans la cour des traditions, annonçant un mois de novembre tarifé à 30 petits dollars par utilisateur pour profiter de Copilot, en supplément du forfait mensuel Office 365. C’est un peu comme opter pour le buffet à volonté alors que le voisin compte les cacahouètes.
L’année écoulée a été riche en enseignements : les entreprises de logiciels comme des gourmands devant un buffet, se jettent sur l’IA générative. Mais c’est la manière dont elles digèreront et intégreront cette technologie qui déterminera qui repartira avec une indigestion ou le ventre plein de succès. Et si par malheur elles se laissent aller à l’excès, nul doute qu’elles trouveront rapidement leur compte… ou plutôt, leur facture !
Source : Techcrunch
