Les législateurs de l’Union européenne se trouvent-ils dans une impasse en ce qui concerne la réglementation sur la surveillance technologique dans le cadre de la lutte contre les abus sexuels sur les enfants? Face à un cadre législatif européen controversé, les critiques fusent quant à l’utilisation des technologies de surveillance, comme le balayage côté client, pour détecter les matériaux d’abus sexuels sur les enfants (CSAM) dans les messageries digitales. Mais que cache véritablement cet enjeu?
Récemment, l’ombudsman de la Commission a mis en lumière une mésadministration concernant le refus de l’exécutif européen de divulguer des informations complètes sur ses communications avec un fournisseur de technologies de sécurité pour les enfants. Serait-il juste de s’interroger sur les intentions réelles dissimulées derrière la rétention de ces informations?
La requête de Juin 2022 d’un journaliste auprès de l’ombudsman a mis le projecteur sur Thorn, une entité américaine vendant des technologies d’IA pour la détection de CSAM. Les documents demandés sont-ils cruciaux pour évaluer la légitimité des échanges entre la Commission et Thorn?
Le manque de transparence dans le processus décisionnel européen soulève des inquiétudes quant aux influences potentielles lors de la création des propositions de loi. Serait-ce une porte ouverte à des intérêts privés?
L’ombudsman de l’UE, Emily O’Reilly, presse la Commission de réévaluer sa décision de non-divulgation. Mais ne faut-il pas se demander si cette urgence est justifiée par la nécessité d’une plus grande transparence durant les négociations législatives sensibles affectant la vie quotidienne des citoyens et leur droit à la vie privée?
La proposition de législation initiale de la Commission et les modifications apportées par le Parlement sont-elles suffisantes pour protéger l’intimité des citoyens tout en combattant le CSAM? Comment cet équilibre fragile sera-t-il maintenu dans la législation européenne?
Face à la recommandation de l’ombudsman visant la Commission à divulguer plus d’informations sur ses échanges avec Thorn, la Commission a-t-elle vraiment l’intention d’agir rapidement ou ses réponses suggèrent-elles une procrastination calculée?
Dans le contexte d’une controverse interne sur des publicités ciblées liées à la proposition législative et les craintes sur l’influence indue des lobbyistes, est-ce la responsabilité de la Commission de mettre cartes sur table est aujourd’hui plus grande que jamais?
L’investigation sur l’échange entre l’EUROPOL et Thorn aboutira-t-elle à un changement significatif, ou est-ce que les critiques concernant l’intrusion de la technologie de surveillance dans les messageries privées et l’influence des acteurs privés sur les décisions publiques demeureront pertinentes?
Les résultats de l’enquête de l’ombudsman seront-ils le catalyseur d’une prise de conscience nécessaire chez les décideurs politiques, ou assisterons-nous à un renforcement des stratégies de surveillance sous le couvert de la protection des enfants?
Source : Techcrunch