« Dans le cloud, personne ne vous entend crier… sauf peut-être les serveurs européens. » La tête dans les données et le cœur dans le cloud, Microsoft a lancé la seconde phase de sa symphonie de la localisation des données dans l’Union européenne. La compagnie de Redmond a décidé de prouver qu’elle est la crème de la crème (ou devrais-je dire le cloud de la cloud ?) en annonçant que, dorénavant, tous les petits octets des Européens resteront bien sagement rangés dans leur coin de continent.
Tout ça, c’est pour coller aux régulations de l’UE en matière de protection des données personnelles. À l’instar d’un écureuil préparant l’hiver, Microsoft collectionne et garde les données locales… locales ! On dirait bien que le géant tech n’est pas dans les nuages en ce qui concerne les enjeux juridiques.
Julie Brill, vice-présidente et gardienne de la vie privée chez Microsoft, a jeté la lumière sur ce projet dans un blog post lumineux. Si la phase initiale avait davantage ciblé les données introduites par les utilisateurs, on passe maintenant aux « systèmes logs » automatisés. Vous savez, ces petits fichiers qui consignent vos moindres faits et gestes numériques. Un peu comme un journal intime, mais moins intime, et beaucoup plus systémique.
« Par le pouvoir des serveurs et des ingénieurs, les données de l’UE resteront dans l’UE, car dans le cloud, tout reste en famille. »
Les récents remous juridiques autour des transferts de données transatlantiques n’ont fait qu’ajouter une couche de sérieux à toute l’affaire. Microsoft se retrouvait un peu comme l’enfant pris en flagrant délit de gourmandise, avec les mains dans le pot de données intercontinentales. Le Privacy Shield et le Safe Harbor ont tous deux été rangés au placard, laissant Microsoft cogiter sur des alternatives pour éviter que ses clients européens n’aient le mal de cloud.
Certes, Microsoft fait des efforts pour que les données restent dans l’UE, mais pour l’instant, l’étanchéité n’est pas parfaite et certains morceaux se faufilent hors des frontières. C’est comme essayer de garder de l’eau dans ses mains : il y a toujours une petite fuite entre les doigts.
Brill brille de satisfaction en annonçant que le nuage européen de Microsoft peut maintenant stocker et traiter des données de façon presque autarcique. C’est une sorte de patriotisme numérique où les bits et les bytes chantent des hymnes européens en boucle. Et avec le nouveau déploiement d’infrastructures de bureau virtuel, même les logs ne nécessitent plus de traverser les mers pour une petite visite technique.
Au bout du compte, Microsoft met à jour ses documentations et promet plus de transparence afin que les utilisateurs ne se sentent plus dans le brouillard concernant la gestion de leurs données. Tout est sensé être plus clair sur la page dédiée – une sorte de fenêtre ouverte sur un nuage bien plus terre-à-terre.
Et voilà que s’achève notre petite exploration dans les nuages européens de Microsoft, où les données se baladent désormais avec un passeport Schengen numérique. Bien sûr, entre nous, si les données se mettaient à parler, elles diraient probablement : « Je ne voyais pas ma vie en cloud, mais plutôt en clé USB ».
Source : Techcrunch