Comme disait un grand penseur numérique, « Ce ne sont pas nos employés qui sont nombreux, c’est notre salle de pause qui est petite. » Et chez Meta, on semble prendre cette maxime très à cœur. L’annonce par Mark Zuckerberg l’année dernière que sa société se métamorphosait en fauchant 10 000 emplois fraîchement plantés nous a tous pris de court. Et pourtant, 2023 est décidément baptisée « année de l’efficacité », où l’on cisaille allègrement les strates intermédiaires pour rendre l’organisation plus… svelte, dirons-nous.
En effet, selon les echos de Business Insider, Meta, telle une tondeuse numérique, a récemment informé pas moins de 60 employés chez Instagram que leur poste était purement et simplement éradiqué. Ces ex-collaborateurs sont des chefs de projets techniques, les acrobates du dialogue entre les ingénieurs et les grands manitous des produits. Mais que nos cœurs se serrent à peine, car ces virtuoses du virtuel pourront, s’ils le désirent, réenchanter les recruteurs en se muant en managers de produit d’ici mars. Sinon, ce sera un gros game over chez Meta pour eux.
Cela ne doit pas être très « fun and fulfilling » de perdre son emploi, malgré les promesses de Zuckerberg.
Zuckerberg, cet optimiste invétéré, nous annonçait l’an dernier que sa formule allégée rendrait l’organisation plus rapide dans ses hautes priorités, boosterait la productivité et, plus étonnant, rendrait le travail plus divertissant. Que l’effet soit inverse sur l’emploi ne semble guère avoir été prévu dans l’équation. Pour l’heure, le mystère reste entier quant à la levée du gel des embauches chez Meta, mais on nous chuchote dans les couloirs virtuels qu’ils attendent la fin de la restructuration pour dégivrer la machine.
Car en plus des décapitations d’emplois de l’automne dernier, où 11 000 petits pions ont été retirés de l’échiquier, Meta a décidé d’appuyer sur le bouton « pause » des recrutements et de fermer des milliers de postes initialement ouverts. Le tout, dans un grand élan de réduction des coûts. Un jeu d’échecs économique où le roi Zuckerberg semble improviser une partie de Tetris avec ses employés comme pièces mal assorties.
En somme, c’est un doux euphémisme de dire que la stratégie « less is more » de Meta pousse un peu le bouchon, et il me semble que même Monsieur Minimaliste se sentirait opulent dans ses nouveaux habits épurés de chez Zuckerberg. Cependant, chers lecteurs, ne flippons pas comme des crêpes dans cette poêle à frire qu’est le monde de la tech, car il semblerait qu’il faille parfois désinstaller pour mieux mettre à jour… ou tout simplement pour faire de la place pour de nouvelles icônes sur le bureau de notre Mark national.
Source : Engadget