« Il n’y a que dans le dictionnaire que succès vient avant travail », plaisantait Voltaire. Mais, pour l’app de news Artifact, même après un labeur acharné, le succès semble s’être perdu en chemin. Cofondée par les créateurs d’Instagram, Kevin Systrom et Mike Krieger, Artifact tire sa révérence moins d’un an après son lancement spectaculaire, jouant les stars éphémères de la tech. Sa gloire ? Des fonctionnalités basées sur l’intelligence artificielle et des ressemblances avec Reddit qui ont su séduire journalistes et écrivains grâce, entre autres, à des pages d’auteur bien ficelées.
L’aventure d’Artifact, c’est un peu comme une recette de cuisine prometteuse qui, malgré des ingrédients de choix, n’a pas su trouver le bon dosage pour régaler le grand public. Les utilisateurs pouvaient débattre et poster à cœur joie, en profitant d’une lecture ciblée par l’IA. Cependant, faire d’un outil de lecture intelligente la coqueluche des stores d’Apple et Google ne garantissait pas de transformer l’essai en une machine rentable à long terme.
« Une application pour les gouverner tous, et dans les ténèbres les lier, pour paraphraser un célèbre écrivain, mais cette fois, il ne semble pas y avoir eu suffisamment d’utilisateurs pour allumer la lumière. »
Pourtant, après un an de dur labeur, l’équipe d’Artifact a réalisé que suivre les pas d’autres applications hautement médiatisées n’était pas une garantie de succès sur un marché plus restreint qu’espéré. Comme ils l’expriment, si certains utilisateurs étaient accrocs, l’opportunité de marché ne justifiait pas un investissement plus conséquent. Parfois, avoir des fans ne suffit pas à faire d’un rêve une réalité économique viable.
Et alors que Systrom laisse entendre qu’il pourrait éventuellement embarquer dans un nouveau projet mû par l’intelligence artificielle, pour l’heure, il préfère jeter l’éponge et garder un œil sur l’horizon infini des possibilités offertes par l’IA. « Nous vivons une époque palpitante où l’intelligence artificielle change tout autour de nous », écrit-il, optimiste malgré l’échec.
Ceci dit, les aficionados d’Artifact pourront profiter de leurs derniers instants de gloire numérique pour consulter les gros titres jusqu’au blackout final de l’application. Et tandis que certaines étoiles filent pour ne jamais revenir, qui sait si l’IA d’Artifact ne renaîtra pas de ses cendres sous une nouvelle forme? Comme le dit l’adage : « Ce n’est qu’un au revoir mes frères… »
Source : Engadget