« Dans l’espace, personne ne vous entendra crier… surtout si vous vous plaignez du retard de votre livraison de carburant ! » Quand SpaceX promènera son gros bébé Starship pour un troisième rendez-vous avec la rampe de lancement cette année, ce sera l’heure du test crucial : transférer du carburant fusée bien frisquet en plein espace. Un peu comme remplir le réservoir de votre voiture, mais en plus science-fictionnesque, et avec le détail marrant que personne n’a encore jamais fait ça en microgravité. C’est cool, on ne panique pas du tout.
La NASA, oui oui, cette vieille gardienne des étoiles, a toute confiance en la compagnie de notre cher visionnaire Elon Musk pour trimballer ses astronautes vers et sur la lune pour les missions Artemis III et IV. Bon, on omettra le petit détail que chaque tentative antérieure de la fusée Starship s’est conclue par un feu d’artifice impromptu quelques minutes après le décollage. On comprend donc que la NASA ait décidé de reporter un peu le décollage vers la lune à au moins 2026. Le pragmatisme spatial, mes amis !
Le grand projet semble être tiré d’une oeuvre de Jules Verne : l’Orion de la NASA ferait vrombir ses moteurs pour emmener la troupe jusqu’à l’orbite lunaire, puis le Starship, telle une bonne vieille navette spatiale, ferait la danse du dernier kilomètre pour poser tout ce petit monde sur notre douce compagne nocturne. Un transfert dans l’espace, c’est un peu comme passer le relais, mais avec beaucoup plus de vide autour.
Cet échange intergalactique pourrait se passer près d’une station spatiale orbitant la lune, encore à construire, ou tout bonnement de vaisseau à vaisseau, en mode cosmonaute Uber.
C’est sympa les projets futuristes (et les contrats de 4.2 milliards de dollars, ça ne gâte rien), mais encore faut-il maîtriser le délicat ballet de la manipulation de carburant en orbite basse. Même les pros de la prospection chez SpaceX avouent que c’est « extrêmement challengeant ». En gros, ils ont encore des petites sueurs froides nocturnes à ce sujet-là.
Bon, et pourquoi la NASA se casse la tête à vouloir des stations services en orbite ? Eh bien, imaginez un peu si de futurs explorateurs pouvaient utiliser la glace lunaire pour fabriquer leur propre petit mélange explosif eau/oxygène. On passerait de « Houston, on a un problème » à « Houston, on est en rupture de stock » avec une belle échelle de moyens. La NASA a donc poussé ses billets verts sur la table, investissant 370 millions de dollars dans des compagnies américaines pour développer les techno nécessaires. Dont 53 millions pour SpaceX, qui doit montrer qu’on peut transférer ce précieux liquide de tanker à vaisseau, et ce, en jouant la danse des étoiles.
Le Starship, cette monstrueuse fusée avec son petit coeur de 400 pieds, marche au méthane et à l’oxygène liquides, mais ces douceurs disparaissent principalement rien que pour se faire la malle de la gravité terrestre. Pour faire simple, sans un petit ravito en route, la belle machine n’aura pas de quoi rejoindre notre satellite naturel. Toute la question est de savoir combien de barbecues SpaceX devra faire pour transporter tout ce combustible jusqu’à un tanker en orbite. Jeff Bezos de Blue Origin a un peu taquiné en parlant de 16 lancements, mais Elon Musk, dans son infinie distinction, a twitté que cette estimation était « extrêmement improbable ». On s’attend à quelque chose entre quatre et huit lancements… ou « 10-ish » selon la NASA après quelques tortures médiévales sur leurs employés pour avoir un chiffre.
Alors voilà, on a une compagnie qui a déjà envoyé plein de fois son Dragon se coller à la Station Spatiale Internationale et qui maîtrise la choré choré des rendez-vous et des amarrages spatiaux. Et ils nous promettent que pour le transfert de carburant, ça sera pareil, mais avec deux gros Starships qui se feront un câlin cosmique. Vive l’optimisme, et en avant la musique des étoiles ! En attendant de voir si toutes ces promesses célestes se concrétisent, on peut déjà dire que l’énergie et le spectacle sont bien au rendez-vous !
Source : Mashable