« L’argent ne pousse pas sur les arbres, mais avec la technologie climatique, on est en train de greffer des billets! »
Aux premières loges du spectacle de la tech, on rencontre des aficionados du dérèglement climatique qui, étonnamment, avaient plus l’habitude de voir des feuilles d’arbre que des billets verts. Mais ça c’était avant. Avant que le marché climatique ne devienne aussi attirant que l’odeur d’une raclette en hiver pour les investisseurs, qui y voient désormais des opportunités aussi juteuses que des marchés de plusieurs billions de dollars, selon Joshua Posamentier, gourou financier chez Congruent.
Ces cinq dernières années, danser sous la pluie des investissements climatiques est devenu tendance. Même si ce secteur hasardeux n’a pas été totalement épargné par la morosité économique générale, il a fait preuve d’un regain d’énergie plus surprenant que de trouver une place de parking gratuite en plein centre-ville, particulièrement lors du dernier trimestre.
La tech pour le climat fait aujourd’hui la danse de la pluie des investissements.
La vitalité persistante de ce secteur, on la doit en partie aux politiques industrielles avec un parfum éco-responsable, aussi bien aux États-Unis avec le truculent Inflation Reduction Act et la Bipartisan Infrastructure Law, qu’en Europe avec le Green Deal, cumulant presque un trillion (oui, avec un ‘t’) de dollars en crédits d’impôt, subventions et autres friandises fiscales pour les investissements et achats liés au climat.
Et si on vous dit trillion, ça pourrait même être un euphémisme. Rien que l’IRA pourrait cracher bien plus, avec des crédits d’impôt qui jouent les prolongations indéfiniment. Selon les prophéties financières de Goldman Sachs, on parle là de quelque chose comme 1,2 trillion de dollars en incitations, donnant un coup de pouce à environ 3 trillions de dollars d’investissements privés.
Certes, ça ne rendra pas l’Amérique ou l’Europe aussi propres que les cheveux de Raiponce après un shampoing bio, mais c’est déjà un avant-goût assez épicé pour faire trembler les portefeuilles. Tellement épicé, d’ailleurs, qu’on se perd dans tous ces zéros et qu’il existe à présent une flopée d’applications et de start-ups qui se bousculent au portillon pour aider à tracer et optimiser ces incitations financières.
En résumé, comme le souligne Thomas Stephens, co-fondateur de la start-up Upfront, « il n’existe pas encore d’Aladin digital pour répertorier toutes ces offres et incitations ». Et pour les entreprises, intégrer ces avantages financiers dans leurs schémas de vente devient aussi crucial que de savoir faire un copier-coller pour Tom Carden, grand manitou de l’ingénierie chez Rewiring America.
Source : Techcrunch