Qu’implique véritablement l’arrivée du Japon dans le club exclusif des nations ayant réussi à se poser sur la Lune? La Japan Aerospace Exploration Agency, contrepartie japonaise de la NASA, connue sous l’acronyme JAXA, a-t-elle franchi une étape décisive le 20 janvier, lorsqu’elle a annoncé que son engin spatial robotisé, SLIM, avait survécu à la descente sur la surface lunaire? Mais en dépendant uniquement de ses batteries, combien de temps SLIM pourra-t-il fonctionner avant que le Soleil ne lui apporte éventuellement l’énergie vitale?
La question se pose: si le vaisseau spatial SLIM peut redémarrer avec le soleil, ne témoigne-t-il pas d’une prouesse technique singulièrement ingénieuse de JAXA? Et cette mission, qui avait pour ambition de démontrer la possibilité d’un atterrissage de précision jamais atteint, peut-elle vraiment changer la donne pour les futures explorations lunaires, plus précises et plus audacieuses?
SLIM, un pas de géant pour le Japon, mais quel avenir pour les missions lunaires?
Le choix du cratère Shioli comme site d’atterrissage par JAXA était stratégique; que peut-il nous apprendre sur la formation de la Lune? Ejectée lors de l’impact colossal ayant donné naissance à la Lune, la possibilité de trouver du manteau lunaire tout près de la surface est-elle une ouverture vers de nouvelles connaissances sur notre histoire cosmique?
Astrobotic, société américaine qui a ambitionné la Lune avec son atterrisseur Peregrine, est-elle une preuve que l’amour du risque et l’innovation sont indissociables du progrès spatial, malgré son échec suite à une fuite de carburant? Peut-on apprendre de cet échec, lui trouver une valeur ajoutée, une leçon pour l’avenir des missions lunaires?
La concurrence entre nations et entreprises privées pour la conquête de la Lune semble plus vivace que jamais, mais quels sont les enjeux réels? La présence de glace au pôle sud lunaire, potentiel pur gisement d’eau, d’oxygène et de carburant, n’est-elle pas le Saint Graal qui justifie cette nouvelle ruée vers la Lune?
En somme, si la Lune est depuis des décennies une maîtresse insaisissable pour de nombreuses entreprises privées, les missions répétées et les échecs ne font-ils pas simplement partie du chemin vers la réussite? N’est-ce pas précisément dans ces défis techniques et ces risques calculés que se forge le futur de la conquête spatiale?
Source : Mashable