« A la recherche du temps de charge perdu, » aurait pu écrire Proust s’il avait vécu à l’ère du smartphone. Les batteries lithium-ion ont fait des pas de géant, mais question endurance, elles ne gagnent pas encore la course.
Comme une rockstar qui ferait son comeback, les batteries lithium-ion se rechargent plus vite que jamais, mais elles gardent quelques petites addictions coûteuses comme le cobalt et le nickel. Nos chercheurs-musiciens, guitaristes de la chimie, cherchent alors de nouveaux accords avec des matériaux comme le manganèse ou le sodium. Et voilà que déboule sur scène un petit nouveau : le TAQ.
TAQ, c’est un peu l’hipster des composés lithium-ion, tout en étant organic — oui, mais pas dans le genre poulet élevé en plein air, plutôt comme un joyeux bazar de carbone. Pensez à lui comme au bassiste du groupe, qui essaie de créer une mélodie plus durable et moins coûteuse. Jusqu’ici, nos compositeurs ont eu du mal, car ces matériaux organiques jouaient les divas et se dissolvaient à la première goutte d’électrolyte.
Mais le TAQ, il tient le rythme et ne se dissout pas, tout en ayant un groove d’énergie 50% plus élevé que notre bon vieux tube NMC (nickel-manganèse-cobalt).
Sans déconner, le TAQ, de son petit nom complet bis-tetraaminobenzoquinone, pourrait être le prochain hit des batteries avec ses hexagones de carbone, d’azote, d’oxygène et d’hydrogène qui s’emboîtent comme un remix bien huilé de la structure du graphite, encore en haut des charts à l’anode (la borne positive). Ces molécules de TAQ, elles s’accrochent les unes aux autres avec des petites liaisons hydrogène bien sympas, se formant en couches superposées prêtes à accueillir allègrement les ions lithium en rack.
Et qui a découvert ce hit potentiel ? Un duo de choc, Tianyang Chen et Harish Banda, qui jouaient dans le studio-labo de Mircea Dincă, un professeur du MIT qui fait un featuring avec Lamborghini. Et oui, Lamborghini a déjà jamé avec un supercondensateur de chez Dincă sur son modèle Sian, et aujourd’hui, la marque a mis la main sur le brevet de ce matériau TAQ tout neuf.
En fin de compte, la quête pour la batterie idéale continue de nous faire voyager entre science et musique. Et si Lamborghini s’y intéresse, c’est que le TAQ a peut-être bien la vitesse et la puissance sous le capot pour électrifier les pistes… à moins que ce ne soit la foudre en bouteille qui permette enfin de mettre le « TAQuet » dans les performances électriques!
Source : Techcrunch