La technologie vocale peut-elle réellement remplacer l’humain? ElevenLabs, cette start-up en pleine expansion, révèle avoir levé 80 millions de dollars lors d’un tour de table en série B. Mais quelle est l’étendue réelle de leurs travaux? Pourquoi de grands noms comme Andreessen Horowitz ou d’anciens chefs d’entreprise comme Nat Friedman et Daniel Gross seraient-ils prêts à investir de telles sommes dans la voix synthétique? Est-ce simplement pour le développement de produits ou y a-t-il autre chose?
Cofondée en 2022 par des ingénieurs venant de géants tels que Google et Palantir, la société valorisée à présent à plus d’un milliard de dollars, œuvre-t-elle uniquement pour mieux synchroniser les doublages des films et offrir des voix plus réalistes pour nos jeux et applications favorites? Ou ÉlevenLabs serait-elle sur le point de révolutionner toute une industrie?
ÉlevenLabs parviendra-t-elle à concilier progrès technologique et pratiques éthiques?
Il convient de s’interroger sur l’impact des avancées d’ÉlevenLabs dans notre quotidien. Leur app basée sur navigateur, promettant de générer des voix à partir de simples échantillons, ne risque-t-elle pas de servir à des fins plus sombres? Que dire des acteurs de doublage, face à des technologies capables de cloner leur voix sans consentement, menaçant du même coup, leur art et leur gagne-pain? Comment peuvent-ils se défendre?
Tandis que certains acteurs, comme Replica Studios, cherchent à trouver un compromis avec les syndicats d’artistes, ElevenLabs avance sur la création d’un marché de voix. Les utilisateurs pourront-ils réellement contrôler l’utilisation de leur voix et les termes de leur compensation, comme le soutient le PDG Mati Staniszewski? Peut-on parler d’un réel progrès si les paiements se font en crédits et non en espèces?
Certes, l’entreprise a pour ambition d’arriver à une harmonisation entre les progrès de l’IA et les pratiques de l’industrie, mais n’est-ce pas là un jeu dangereux? La plateforme, utilisée pour des activités répréhensibles sur des forums comme 4chan, est-elle réellement en mesure de garantir l’éthique de son utilisation? Est-ce que les efforts d’ÉlevenLabs suffiront face à l’enjeu grandissant de la falsification de la voix et des informations?
Au final, tout tourne autour de la question centrale de la confiance. Les utilisateurs, les investisseurs et l’industrie elle-même peuvent-ils faire confiance à des plateformes comme ÉlevenLabs? Est-ce que leur place est assurée parmi les leaders en voix synthétique, ou est-ce une course effrénée vers un avenir incertain, empli de risques potentiels? En somme, pouvons-nous vraiment oser croire au doux son des paroles synthétisées sans craindre des répercussions imprévues?
Source : Techcrunch