Comment une jeune entreprise technologique peut-elle transformer l’agriculture en Afrique ? Depuis 2016, Shamba Pride s’efforce de moderniser la distribution d’intrants agricoles et de lutter contre l’exploitation des prix et les problèmes de qualité à travers son réseau de marchands appelés digishops. Mais quel impact cette initiative a-t-elle vraiment sur les agriculteurs locaux ?
À l’heure actuelle, Shamba Pride a établi un réseau de 2 700 marchands s’élevant à travers 24 comtés au Kenya, couvrant un peu plus de la moitié du pays. Il envisage maintenant de s’étendre davantage dans d’autres régions agricoles et même au-delà des frontières, avec des yeux sur la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie. Mais comment prévoit-elle de relever les mêmes défis qui se posent dans ces marchés voisins, tels que l’approvisionnement, les prix imprévisibles ou encore les ruptures de stock ?
Le développement de Shamba Pride au Kenya sera financé par un financement pré-série A combinant dette et capital de 3,7 millions de dollars obtenu auprès de l’initiative de financement agricole de l’UE EDFI AgriFI et de Seedstars Africa Ventures (SAV). Cette nouvelle infusion de fonds, qui suit un capital de 1,1 million de dollars levé en 2021, semblait inévitable, mais peut-on déjà mesurer les retombées positives de telles sommes ?
Shamba Pride s’appuie sur la technologie pour connecter les agro-distributeurs avec les petites exploitations agricoles, mais le chemin vers une agriculture durable en Afrique est-il si simple ?
En numérisant les agro-distributeurs, Shamba Pride leur permet de gérer leur entreprise et de commander des stocks en toute simplicité. Ces outils assureraient la disponibilité constante de produits essentiels comme les engrais et les semences pour des millions de petits agriculteurs. Mais au-delà de la gestion des stocks, comment cette approche numérique affecte-t-elle la vie quotidienne de ces agriculteurs ?
Le PDG de Shamba Pride, Samuel Munguti, affirme que l’entreprise donne aux agro-distributeurs les outils et la technologie nécessaires pour promouvoir la visibilité de leur entreprise et soutenir les agriculteurs de leur région. Cependant, quel est l’impact réel de telles initiatives sur le développement professionnel des agro-distributeurs et, par extension, sur la productivité agricole ?
En plus de la numérisation, Shamba Pride offre des liens vers les marchés, des services financiers sur le modèle « Achetez maintenant, payez plus tard » (BNPL) et des informations de formation via sa plateforme USSD. Cela semble révolutionnaire, mais comment ces services sont-ils accueillis par les agriculteurs qui forment la colonne vertébrale de l’économie kényane, un secteur contribuant à 33% de son PIB ?
Selon Maxime Bouan, associé chez SAV, le succès de Shamba Pride repose sur des innovations qui facilitent les activités agricoles quotidiennes. Avec une telle affirmation, pourrait-on envisager que Shamba Pride soit l’un des maillons d’une prochaine révolution agricole en Afrique ?
Avec ses partenaires fournissant des intrants agricoles intelligents face au climat, Shamba Pride cherche également à renforcer la résilience des petits agriculteurs. Mais quelles stratégies supplémentaires doivent être envisagées pour garantir une résilience durable face aux changements climatiques de plus en plus prévisibles ?
Source : Techcrunch
