« Un bon chargeur porte en lui l’étincelle divine de l’énergie infinie ! » Si vous pensiez que le monde des chargeurs portables était resté figé à l’époque de votre vieux Nokia 3310, accrochez-vous, car voici l’ascension fulgurante d’Instagrid. Cette start-up, qui a déjà vendu pas moins de 30 000 unités de son produit phare, l’ »One », voit grand et vient de lever la modique somme de 95 millions de dollars pour alimenter sa stratégie de croissance. Et quelle stratégie! Ils ont carrément réinventé la roue… enfin la batterie, en s’appuyant sur le charme discret de la programmation.
L’équipe de chez Instagrid ne joue pas aux batteries basses : le lithium-ion a beau avoir fortement évolué ces dix dernières années, ils affirment qu’on peut encore faire mieux. Et comment atteindre ces sommets énergétiques insoupçonnés, demandez-vous ? En prenant un problème matériel et en le transformant en solution logicielle, pardi ! Orphée sans sa lyre, c’était juste un mec avec une histoire triste, mais Instagrid avec ses 500 000 lignes de code, c’est un peu comme la guitare électrique de la recharge portable.
On parle ici d’un engin de 20 kilos, mesurant moins qu’un labrador moyen (42x21x42cm pour être précis), qui se revigore à une prise de courant ordinaire en quelques heures. La légèreté et l’efficacité semblent se marier aussi bien que chips et canapé.
Instagrid, c’est la start-up qui pousse les watts avec brio grâce à son généreux financement.
Conduite par Teachers’ Venture Growth (TVG) – bras financier du plan de pension des enseignants de l’Ontario – la ronde de financement rassemble aussi de fidèles investisseurs qui croient dur comme fer à la mission d’Instagrid. La start-up, ancrée dans le coeur industriel de l’Allemagne à Stuttgart, gonfle aujourd’hui sa valorisation à un vibrant 400 – 500 millions de dollars.
Ah ! Et ne croyons pas que nos fervents bourlingueurs de l’énergie sont des newbies du secteur. Bien au contraire, les deux cofondateurs, Sebastian Berning et Andreas Sedlmayr, sont des docteurs en science des matériaux qui ont écumé les batteries chez Bosch avant de décider qu’il était temps de se recharger à l’auto-entrepreneuriat.
Les clients d’Instagrid ? De vaillantes entreprises en mal de sources d’énergie propres et mobiles. Leurs génératrices reposent sur le principe que, même dans le désert ou en plein festival, personne ne devrait avoir à choisir entre une scie sauteuse ou un poste à souder faute de prise à proximité !
Plongeant ses racines dans une conscience écologique, Instagrid propose une solution aux générateurs polluants, coûteux et bruyants qu’une entreprise moderne ne saurait tolérer. Et si de nos jours, les générateurs « tradis » se comptent par dizaines de milliers, la start-up mise sur l’écologie pour convaincre ses futurs utilisateurs de passer au vert… énergie.
Cerise sur le gâteau, la plateforme basée sur le cloud d’Instagrid permet de surveiller et gérer à distance les générateurs comme si c’était une flotte de drones autonomes. On en est désormais à « diriger » nos batteries comme on dirigerait une course d’escargots télécommandés, sauf qu’ici, on ne rigole pas avec les distances. Instagrid envisage déjà de futures avancées, telles que des accessoires pour le suivi des émissions et de l’utilisation d’énergie. Et pour la mauvaise nouvelle ? La cybermenace rode, mais jusqu’ici, la startup semble avoir sécurisé ses batteries comme Fort Knox.
L’aventure continue donc pour Instagrid, qui, bien qu’attachée à l’ion de lithium, ne ferme pas la porte à des technologies de batteries plus émergentes et potentiellement plus révolutionnaires. Alors, que dire pour clore en beauté ? Pour tous ceux qui pensaient que le futur serait silencieux, Instagrid nous prouve que l’avenir sera… rechargeable!
Source : Techcrunch