« Cassez la banque avec style, mais n’oubliez pas de ré-injecter le fun dans le fonds! » Voilà un motto qui pourrait bien s’appliquer à Plural, le VC européen cosy-cool qui mise sur les startups transformationnelles. Plural, c’est l’enfant chéri des entrepreneurs visionnaires comme Taaavet Hinrikus de Transferwise/Wise, Sten Tamkivi, Ian Hogarth et d’autres encore. Leur nouvelle cagnotte? Ni plus ni moins qu’un fonds de €400 millions prêt à donner un coup de boost aux biz-naissantes les plus prometteuses.
Côté stratégie, pas de chichis : Plural reste fidèle à la chasse aux jeunes pousses plutôt qu’aux tours de table pour startups déjà musclées. Pourtant, la scène a un brin changé; si juin 2022 affichait une forme olympique avec un record de $100 milliards levés par les startups européennes, on chante un peu moins fort en 2023 avec un marché timoré et un plongeon à $45 milliards.
Hinrikus et sa gang chez Plural ne se sont pas laissés abattre pour autant : ils continuent d’investir à partir de ce premier tribut de ‘only’ €150 millions qui a fini par gonfler à €250 millions. Aventureux mais pas téméraires, ils ont même gardé quelques sous de côté, histoire de voir venir les jours meilleurs.
Le fonds de Plural aurait pu connaître les assauts de la tempête économique, mais il a bravement hissé les voiles.
Ce nouveau pactole de Plural a dépassé ses attentes, en partie grâce à un mystérieux investisseur universitaire britannique (la palme de la discrétion), sans oublier les familys funds et autres institutions américano-européennes. Mais Hinrikus préfère être franc : ce ne fut pas une balade de santé.
Les 26 investissements du premier fonds ont confirmé un penchant pour l’intelligence artificielle, qui représente un tiers du portfolio, suivi de près par la tech de l’avant-garde scientifique, et des startups tournées vers l’énergie et le climat. Des paris audacieux, des startups comme Robin AI, Isometric, Proxima Fusion et Unitary AI se démarquent déjà.
Alors que les temps pourraient pousser le VC à jouer la prudence, Plural envisage de mettre le cap sur le secteur de la consommation, avec la ferme intention de trouver des pépites pas encore repérées par les radars de la Silicon Valley.
Ian Hogarth, bien que chevauchant maintenant les arcanes de la stratégie de sécurité de l’IA pour le gouvernement britannique, a pris ses distances de la scène IA de son portfolio, afin d’éviter tout conflit d’intérêts financier. Le monde de l’IA est certes en vogue, mais selon Hinrikus, l’heure est de dénicher les « entreprises conséquentes », celles qui changent les règles du jeu.
Leur crédo : soutenir des visionnaires attelés à des projets ultra-différenciés, évitant ainsi une mer de startups clones. Et c’est sur cette note d’ambition singulière que Plural entend bien tracer sa route, tout en nous rappelant que même dans les eaux tumultueuses de l’économie, un bon VC, c’est un peu comme un bon vin : il se bonifie avec les défis. Ou plutôt, avec Plural, on pourrait dire que même si la levée de fonds peut parfois ressembler à une téléréalité, ils ne viennent pas pour participer, mais pour marquer les esprits – et les balances comptables!
Source : Techcrunch
